Namur

A 32 ans, Alexandre Rosman est restaurateur de livres anciens

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A 32 ans, Alexandre Rosman est relieur et restaurateur de livres anciens. Passionné par son métier, il nous fait découvrir son artisanat minutieux et rassure tous les amoureux des livres : « le livre ne disparaîtra pas ».

Relieur de formation depuis une dizaine d’années, le trentenaire s’est spécialisé en restauration de livres anciens ces trois dernières années. S’il entame des études d’histoire à l’Université de Namur, il opte vite pour une formation d’antiquaire à l’IFAPME, suivie d’autres formations en reliure dans différentes écoles en Belgique, en Suisse et en France. « Pour pouvoir pratiquer ce métier, il n’existe plus une formation unique qui permette de devenir indépendant, regrette-t-il. Chacun doit trouver ce qui l’intéresse. » Il pratique la reliure de livres anciens, mais aussi contemporains. « Je peux relier des romans pour une bibliothèque, ou des archives pour une société, par exemple. Je suis en train de travailler sur un livre assez contemporain d’un particulier qui souhaite un bel habillage pour son roman de collection. Avec ma formation en restauration de livres anciens, jetouche davantage à la conservation. »

Matériel ancien et technologies modernes

Pour se fournir en matériel, Alexandre arpente foires et brocantes. « Le meilleur matériel pour ce type d’activité, c’est l’ancien que je trouve d’occasion et avec lequel je préfère travailler. Il faut alors solliciter quelques copains pour transporter ce matériel (une cisaille, une presse…), qui pèse parfois quelques centaines de kilos ! Pour la restauration, activité la plus passionnante pour moi, je fabrique moi-même mon matériel. » Utilise-t-il également des technologies modernes ? « Je souhaite intégrer les technologies contemporaines. L’imprimante est relativement récente à l’échelle du métier, comme les découpes laser en trois dimensions. J’arrive à adapter ce développement annexe de mon métier pour un client qui le souhaite. Si la reliure a commencé ses balbutiements au 2e siècle, un bout de chemin a été parcouru depuis et des matières et des outils sont apparus. La technique évolue en fonction de nouvelles matières et de, la demande des clients. La façon de relier et les techniques de reliure ont beaucoup évolué ces cinquante dernières années et évoluent encore énormément, tant vers un respect du document que vers une esthétique en fonction de la fibre artistique de chacun.»

Clients particuliers et sociétés

Les clients d’Alexandre sont aussi bien des particuliers passionnés qui souhaitent faire relier ou restaurer des livres que des sociétés. « En restauration, je travaille pour des collectionneurs qui veulent protéger leurs livres et les restaurer dans la mesure du possible. Des particuliers, qui ont reçu des livres de leurs grands-parents, souhaitent leur donner un coup de jeune pour une harmonie dans leur bibliothèque. Récemment, une dame est venue pour faire relier les lettres de sa grand-mère. Il y a eu un travail d’impression, de mise en page réalisé en collaboration avec des imprimeurs spécialisés. Puis, j’ai relié sur mesure, on a choisi le format du livre, le papier, la couvrure (tissu, toile, cuir…), le titrage. » Une autre clientèle est constituée par des sociétés, notamment de notaires, qui demandent à faire relier des actes, des archives. « Des bibliothèques publiques ou privées aussi qui veulent faire relier des livres pour les renforcer afin de les protéger. Des marchés publics s’ouvrent également pour la reliure de documents, de registres d’Etat civil, des livres soumis à rude épreuve. Certains confrères confectionnent des livrets de mariage, encore souvent réalisés à la main. » Alexandre Rosman travaille aussi pour des photographes qui demandent des boîtes pour leurs photos. « Le livre ne disparaîtra pas, il y aura toujours des amoureux du papier, rassure-t-il, et celui-ci reste, à l’heure actuelle, à mon sens, plus fiable que l’informatique. Si on veut pérenniser un écrit, on va l’imprimer, le papier permettra d’en profiter pleinement. En Belgique, le domaine de la reliure est très dynamique. Le livre est présent dans la vie de chacun, à nous, relieurs, de savoir l’exploiter. »

Alexandre Rosman, rue de Longeau, 18, 5100 Dave, 0476 64 79 86, info@alexandrerosman.bewww.alexandrerosman.be

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