Si 2020 a été une année noire pour les exportations wallonnes, 2021 est celle où elles reprennent des couleurs. Les 8 premiers mois de cette année sont, en effet, encourageants. Certes, le chemin est encore long pour retrouver les montants des années antérieures, toutefois, une belle reprise des ventes à l’export peut être espérée pour 2022.
« En 2022, la croissance des exportations wallonnes devrait encore être au rendez-vous après le redressement en 2021 », souligne Pascale Delcomminette, administratrice générale de l’AWEX. En effet, après le recul de 5,3 % en 2020 provoqué par la crise sanitaire, selon les statistiques de la Banque nationale de Belgique, les exportations wallonnes sont sur la voie d’un redressement graduel en 2021. Sur les 8 premiers mois de 2021, le commerce extérieur wallon a enregistré une progression de 8,7 % par rapport à la même période de 2020 pour atteindre un montant de 34,3 milliards d’euros.
Boom des exportations dans l’UE
Le retour à la croissance des exportations wallonnes en 2021 est essentiellement dû au dynamisme des ventes au sein de l’Union européenne. Celles-ci ont augmenté de 15 % au cours des 8 premiers mois. Nos exportations se sont particulièrement bien développées en France (+ 14 %), en Allemagne (+ 15 %), aux Pays-Bas (+ 21 %), en Italie (+ 17 %) et en Espagne (+ 13 %). Ces pays, nos 5 premiers partenaires commerciaux européens, représentent 55 % du total des exportations wallonnes, soit 18,8 milliards d’euros. Parmi les autres pays de l’UE, on remarque le boom des exportations en Irlande (+ 36 %), en République tchèque (+ 29 %) et en Pologne (+ 26 %). En Europe hors zone UE, elles sont déficitaires au Royaume-Uni (- 16 %).
… et dans les pays BRICS
Sur les marchés hors UE, les exportations wallonnes affichent globalement un repli de 4,4 %, même si certains résultats sont spectaculaires. Ainsi, un essor est enregistré en Afrique du Nord (+ 74 %), en Amérique latine (+ 40 %), en Europe centrale et orientale (+ 27 %) et Extrême-Orient (+ 7 %). Le bilan est remarquable dans les pays BRICS (+ 43 %) avec une hausse impressionnante des livraisons en Inde (+ 77 %), au Brésil (+ 67 %) et en Russie (+ 41 %) et une progression en Chine (+ 9 %). A l’opposé, l’évolution est négative en Amérique du Nord (- 15 %), en Afrique subsaharienne (- 10 %), au Proche et Moyen-Orient (- 9 %) et en Océanie (-4 %). Le fléchissement sur le marché américain (- 14 %) s’explique par le repli des ventes de produits pharmaceutiques (-23 %) qui représentent 75 % du total des exportations. Malgré ce mauvais résultat, les Etats-Unis occupent toujours la 3e place du classement de nos plus importants partenaires commerciaux (12 % du total des exportations), derrière l’Allemagne (15 %) et la France (21 %). Pour la même raison, les livraisons au Canada (- 26 %) ont diminué aussi. En revanche, en Amérique latine, les exportations wallonnes ont repris avec vitalité grâce à une expansion vers les grands marchés (Brésil, Argentine, Colombie, Chili et Mexique). L’Extrême-Orient, seule région du monde en 2020 à afficher une croissance de nos exportations (+ 9 %), voit cette tendance positive se poursuivre en 2021 avec une progression des ventes (+ 7 %) vers les 5 principaux marchés (Inde, Indonésie, Japon, Corée du Sud et Chine). En Afrique, les exportations wallonnes ont enregistré un remarquable rebond de 74 % au cours des 8 premiers mois de 2021 (Egypte et Afrique du Sud surtout).
Certains secteurs ont particulièrement le vent en poupe à l’export. Ce sont le bois et les ouvrages en bois (+ 31 %), les produits minéraux (+ 31 %), les produits métalliques (+ 24 %), les matières plastiques et caoutchouc (+ 24 %), les pâtes de bois, papiers et cartons (+ 17 %), les produits verriers et minéraux non-métalliques (+ 15 %) et les machines et équipements électriques et électroniques (+ 10 %). D’autres secteurs ne s’en sortent pas mal. Ce sont le matériel de transport, les produits agroalimentaires, les matières textiles et les ouvrages et les instruments de contrôle et de précision. De façon inhabituelle, le secteur des produits chimiques et pharmaceutiques se retrouve à l’écart de ce rebond. Ceci s’explique par la stagnation des exportations de produits pharmaceutiques en 2021. Cependant, si les exportations de médicaments sont en recul, celles des vaccins sont en croissance.
copyright pixabay