L’économie circulaire, c’est une réalité ! Au-delà d’une notion de plus en plus mise en avant dans le langage du monde économique, l’économie circulaire est déjà un fait dans de nombreuses entreprises. Votre CCI a souhaité vous inspirer en présentant une série d’exemples concrets et variés.
Rencontre avec Jérôme Tilman, CEO d’Eco-Dec. (à droite sur la photo, avec son associé Benjamin Beaurang)
Quelle est votre activité ? « Nous sommes fabricants de régénérateurs de solvants, des machines qui permettent, à partir d’un solvant usagé, de refaire un solvant propre et réutilisable. Elles s’adressent à de nombreux secteurs industriels comme la peinture, le composite, la sidérurgie, le traitement de surfaces, la mécanique, l’aéronautique, la chimie, le pharmaceutique… »
En quoi relève-t-elle de l’économie circulaire ? « Nos machines permettent à nos clients de faire de l’économie circulaire, de refaire une matière première avec des déchets. »
Pourquoi ce choix ? « Benjamin Beaurang et moi-même avons repris en 2020 l’entreprise fondée en 1987 par Eugène Deckers qui avait fait breveter ses inventions innovantes. Cela rencontrait tout ce qui nous plaisait. Au lieu d’évacuer et d’incinérer les solvants usagers, ceux-ci sont recyclés. Ces machines sont des produits techniques et nous sommes tous deux ingénieurs industriels. Cela nous correspondait. »
Quelle est la part d’idéal et d’économique dans votre démarche ? « Notre activité a donc un impact positif sur l’environnement. Ce secteur est en plein développement. Bien qu’Eco-Dec existe depuis 1987, le recyclage des solvants reste encore méconnu. Il existe un gros potentiel et, du point de vue de l’utilisateur, un intérêt écologique, mais c’est aussi très rentable. Il diminue ses coûts liés aux solvants de 85 à 90 %. Et ces machines sont amorties en six mois environ. »
Quels avantages en tirez-vous ? « On se rend compte que notre activité touche les gens. Ce qui permet de réduire l’impact des émissions de CO2, qui a un coût dans la majorité des cas, mais ne rapporte rien. Nous, nous sommes dans une activité qui permet les deux, un impact positif et de la rentabilité. »
Quelles difficultés rencontrez-vous ? « Etant donné que notre activité est relativement méconnue, il y a un gros devoir d’informations, de sensibilisation à faire. C’est la plus grosse barrière. Il faut réussir à convaincre certains clients. Une difficulté qu’on lève en persuasion, en références. »
Avez-vous reçu du soutien, des aides ? « Non. »
Est-ce rentable ? « Oui. »
Quel regard porte-t-on sur vous ? « Du point de vue écologique, c’est positif. Côté gestionnaire, c’est un bon secteur économique. Côté humain, on a des enfants et ce qu’on fait est bon pour la planète. »
Quels conseils donneriez-vous à d’autres entrepreneur(e)s ? « Il faut essayer d’être prudent, d’avoir un maximum d’informations sur l’activité. Nous, par exemple, nous avons mis un an pour reprendre. Mais on a pris le temps de se renseigner, de prendre contact avec les clients, de voir si ça tenait la route. A côté, on n’est jamais sûr, on ne peut pas vérifier tout à 100 %. Et il y a un moment où il faut se lancer. On en sait quelque chose. On a signé le 1er octobre 2020, six mois après le début de la pandémie. On ne pouvait pas plus mal tomber. En plein confinement, les ventes étaient en chute libre. Il y a toujours un risque. Mon conseil ? Prendre un risque mesuré. »
Eco-Dec, rue de Nazareth, 5, 4651 Battice, 0476 76 76 20, info@eco-dec.com, www.eco-dec.com