La production de vin en Belgique a fortement baissé en 2021 par rapport à l’année précédente, principalement en raison des mauvaises conditions météorologiques, selon les derniers chiffres communiqués par le Service Public Fédéral Economie.
De nombreux vignerons belges ont connu leur pire récolte depuis des années à cause du gel tardif au printemps, de l’été humide et froid et de la voracité des oiseaux à la fin de l’été. Dans le même temps, le nombre de viticulteurs et d’hectares cultivés a augmenté de 20 %.
Le secteur viticole belge a enregistré une croissance constante ces dernières années, avec une production de presque 2 millions de litres en 2020. En revanche, l’année 2021 a été beaucoup moins fructueuse. La production a diminué de 27 % et a atteint environ 1.350.000 litres au total. Cela concernait aussi bien le vin rosé (-4 %), le vin blanc (-16 %) et le vin rouge (-51 %) que le vin mousseux blanc (-33 %). Seule la production de vin mousseux rosé est restée stable (+1 %).
Plus forte baisse en Wallonie
En 2020, la Wallonie enregistrait quelque 10 % de production de plus que la Flandre. Elle avait produit 1.003.059 litres de vin sur un total de 1.853.034 litres, ce qui s’expliquait principalement par une plus grande production de vin mousseux dans la province du Hainaut. En 2021, la situation a été tout autre. La Wallonie a été confrontée à une forte diminution de la production, soit 35 % de moins par rapport à 2020 (640.332 contre 1.003.059 en 2020). La Flandre, elle, a connu une baisse de la production plus modérée de 15 % (718.738 contre 849.975 en 2020).
Le vigneron est à la mode
Malgré tout, le nombre de viticulteurs belges augmente chaque année. En 2021, le pays ne comptait pas moins de 237 vignerons, contre 198 en 2020 et 154 en 2019. Il s’agit aussi bien de viticulteurs amateurs que de professionnels.
Les plus fortes progressions ont été constatées dans la province de Liège (32 vignerons contre 21 en 2020) et de Flandre-Orientale (28 vignerons contre 22 en 2020). Avec 63 %, la Flandre compte toujours deux fois plus de viticulteurs que la Wallonie, mais celle-ci continue de rattraper son retard. En 2019, seulement 25 % des vignerons étaient wallons, contre 32 % déjà en 2020 et 37 % en 2021.
De mauvaises conditions météorologiques
Un viticulteur fait face à de nombreux obstacles avant de pouvoir présenter au consommateur un bon verre de vin. La baisse de la production de 2021 est due au gel tardif au printemps, à la prolifération de champignons après un été humide et à la voracité des oiseaux dans diverses régions du pays à la fin de l’été.
Au printemps, la sève remonte et les premiers bourgeons apparaissent. À ce moment-là, la vigne est particulièrement sensible au gel. En 2021, les températures ont été négatives à plusieurs reprises, ce qui a provoqué des dégâts considérables. Les viticulteurs ont limité les dégâts en protégeant leurs vignes et en les réchauffant. C’est possible à l’aide de braséros, ce qui donne un tableau féérique, mais aussi à l’aide de canons à chaleur fonctionnant au gaz, d’éoliennes qui brassent l’air ou de câbles chauffants le long des fils de palissage.
Le gel n’est pas le seul à causer des dégâts. Les rayons de soleil trop ardents de l’été 2021 ont provoqué des brûlures. Les raisins ont été endommagés et se sont ratatinés. Pour lutter contre ce phénomène, les viticulteurs doivent enlever une partie du feuillage. Ils laissent alors suffisamment de feuilles sur la vigne pour que les raisins aient encore un peu d’ombre.
La longue période de pluie et de forte humidité en 2021 a été catastrophique pour de nombreux vignerons. C’étaient les conditions idéales pour l’apparition de différents types de champignons dont les plus connus sont le vrai et le faux mildiou. Celui-ci s’attaque aux feuilles pendant la floraison et ensuite aux raisins. Les feuilles touchées par le mildiou ne peuvent plus fournir la photosynthèse nécessaire, la quantité de sucre produite n’est alors plus suffisante. Ce phénomène, en plus du mildiou, a rendu les raisins impropres à la production de vin.
Les dégâts de la faune
La mouche à fruits Suzuki, détectée récemment en Belgique, peut également détruire une grande partie de la récolte. Elle pond ses œufs dans les raisins mûrs. À leur éclosion, les larves en dévorent la pulpe. En outre, la mouche inocule des bactéries qui produisent du vinaigre. Une fois les raisins pressés, le vinaigre qu’ils contiennent en détériore le goût.
Les guêpes représentent aussi un risque. Elles sont attirées par les sucres du raisin qu’elles trouvent dans les raisins (presque) mûrs et endommagent ainsi des grappes entières.
En outre, plusieurs vignerons sur tout le territoire belge ont signalé en 2021 des dégâts provoqués par des nuées d’oiseaux (des étourneaux) qui attaquent les meilleurs raisins. Ils sont tenus à distance par des filets spéciaux et des canons à bruit (par exemple, des haut-parleurs installés près des vignes qui retransmettent le cri des éperviers et des faucons pèlerins ou des bruits secs).
Enfin, les sangliers sont également des amateurs de raisins et de pampres. À cause de leur voracité et des dégâts qu’ils provoquent, quelques domaines viticoles en Belgique doivent même clôturer l’ensemble de leurs parcelles.
(photo Pixabay)