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1 Belge sur 10 recherche un emploi à l’étranger…

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Ce n’est pas nouveau : la pandémie de coronavirus a relancé les dés dans le monde du travail. Une étude réalisée par Indeed a révélé que les Européens sont de moins en moins enclins à chercher un nouvel emploi en dehors de leurs frontières. En moyenne, un peu plus de 4 % des Européens recherchent des postes vacants dans un autre État membre. En Belgique, on observe toutefois la tendance inverse : près de 10 % des Belges recherchent un emploi à l’étranger. Plus frappant encore, ces chiffres sont plus de 12 % supérieurs aux chiffres d’avant la pandémie…

Le marché du travail européen doit faire face au changement : la numérisation, le vieillissement de la population, les employeurs qui cherchent de plus en plus souvent une nouvelle combinaison de talents et les travailleurs qui ont aujourd’hui une autre perception de la « disponibilité ». « Les événements géopolitiques, tels que la guerre en Ukraine ou le Brexit, font de ces changements des facteurs essentiels, qui changent la donne dans le monde du travail. Si l’on ajoute à cela l’évolution du travail à distance et la pénurie de main-d’œuvre, la situation actuelle se prête parfaitement à la relance de la mobilité professionnelle transfrontalière chez tous les types de travailleurs », déclare Arjan Vissers, Senior Manager Employer Insights chez Indeed.

Les Belges cherchent plus souvent un emploi à l’étranger qu’avant le coronavirus

Alors que la reprise du marché du travail a commencé dans toute l’Europe dès l’été 2020, Indeed constate que la mobilité transfrontalière des travailleurs n’a pas encore atteint son niveau d’avant la pandémie. Arjan Vissers explique : « En plein cœur de la pandémie, les Européens étaient 32 % de moins à chercher un emploi en dehors de leurs frontières qu’en 2017-2019. Aujourd’hui, ils sont encore 10 % de moins qu’avant la pandémie. » 

La Belgique est une des rares exceptions : Les demandeurs d’emploi belges consultent actuellement 12 % de postes vacants dans d’autres pays européens en plus par rapport à la période 2017-2019. Aux Pays-Bas, les chiffres ont baissé de 10 %, en France de près de 9 % et en Allemagne de près de 25 %.

Aujourd’hui, près d’un demandeur d’emploi belge sur 10 s’intéresse à une offre d’emploi dans un autre État membre de l’UE, soit plus du double de la moyenne européenne, qui est légèrement supérieure à 4 %. Nos voisins néerlandais, français et allemands se situent à peu près dans cette moyenne. ​ 

Par pays : la part de recherches d’offres d’emploi dans un autre pays (« outbound ») par rapport au nombre total de recherches effectuées en janvier-avril 2022.

Les Belges recherchent principalement des emplois en France (30 %), aux Pays-Bas (22 %), aux États-Unis (10,4 %) au Luxembourg (9,7 %) ou, malgré le Brexit, au Royaume-Uni (6,6 %). Les offres d’emploi étrangères qui sont le plus fréquemment consultées concernent les ingénieurs industriels, les développeurs de logiciels, les informaticiens, le marketing ou l’installation et la maintenance. 

À l’étranger, les offres d’emploi belges sont moins populaires

Le Luxembourg, la Suisse et le Royaume-Uni sont les pays les plus populaires auprès des Européens qui cherchent un emploi en dehors de leurs frontières. La Belgique se classe huitième de ce classement. 

Cette année, un peu plus de 7 % des recherches d’offres d’emploi dans notre pays provenaient de l’étranger. Plus de deux tiers des clics étrangers sur les offres d’emploi belges ont été effectués par des résidents français ou néerlandais.

Notre pays semble toutefois moins attrayant qu’avant la pandémie de coronavirus. L’étude d’Indeed révèle qu’il y a 8 % de clics en moins sur les offres d’emploi belges qu’au cours de la période 2017-2019.

« Les demandeurs d’emploi belges se tournent plus souvent vers les offres d’emploi à l’étranger qu’avant le coronavirus, tandis que dans les autres pays, les demandeurs d’emploi s’intéressent moins aux emplois en Belgique. Cela pourrait entraîner une “fuite des cerveaux”, un problème auquel la plupart des pays européens sont confrontés. Cela pose un grand défi aux employeurs : ils doivent en effet également tenir compte de la “concurrence” des entreprises étrangères. C’est pourquoi ils doivent absolument réagir à la situation. Ils doivent faire en sorte que la Belgique soit plus attrayante afin de convaincre les étrangers de venir travailler ici. Mais dans le même temps, il est essentiel pour eux de faire en sorte que les talents belges restent en Belgique. Ils doivent veiller à rester attrayants et convaincre les travailleurs belges de continuer à travailler dans leur propre pays. Bien qu’il y ait une différence entre “s’intéresser à une offre d’emploi” et “postuler effectivement” », conclut Arjan Vissers.

Cette étude d’Indeed s’appuie sur le plus grand ensemble de données du genre, qui contient des informations anonymisées sur plus de 800 millions de recherches d’offres d’emploi transfrontalières entre janvier 2019 et avril 2022 et sur plus de 100 millions d’offres d’emploi. À ces données s’ajoutent les données issues d’enquêtes effectuées par Indeed auprès des employeurs et des salariés en mars 2022 dans huit pays, dont la Belgique.

Vous pouvez consulter le rapport complet ici:  Brain gain or drain? 2022 mobility report.

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Rédactrice en chef (Brabant wallon - Hainaut - Wallonie picarde)
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