Ce 2 juillet, c’est la Journée internationale des Coopératives. 2 millions de Belges sont coopérateurs et ce modèle représente 3% du PIB national. Depuis 15 ans, la Belgique connait une croissance de ce type d’entreprises plus résilientes, servant une finalité sociale plutôt que la seule maximisation du profit.
La Brasserie du Renard, le domaine viticole « Vin de Liège », le producteur Agribio, le magasin « Beescoop », la coopérative de producteurs laitiers Fairebel, la coopérative de salariés Smart, les coopératives de biens communs Terre-en-vue ou FairGround: en Belgique, on compte plus de 19 000 coopératives dans des secteurs variés. Si les coopératives ne représentent qu’1% de toutes les entreprises belges actives, elles participent au PIB à hauteur de 3%. Depuis 2011, leur chiffre d’affaires global a augmenté de 40% et la masse salariale a connu une croissance de 27%.
Depuis 15 ans, un « renouveau coopératif » belge
Le mouvement coopératif a connu un nouvel essor il y a 15 ans. Selon Jérôme Rassart, expert en création de coopératives chez Crédal, « Cela vient de la forte émergence de ces coopératives citoyennes visibilisées par les coopératives éoliennes il y a quinze ans, et aujourd’hui présentes dans de nombreux secteurs comme l’immobilier, la finance, l’alimentaire, les services à la personne, etc.»
Autre facteur qui explique cette croissance : des taux d’intérêt bas qui ont favorisé la mobilisation de l’épargne citoyenne. Pour Sybille Mertens, directrice du centre d’Economie sociale à l’ULiège, « le fait que les taux d’intérêt aient été aussi bas et ce, depuis longtemps, a amené de l’innovation dans le type de placements proposés au grand public.»
- 2 millions de belges sont actionnaires d’une coopérative
- 1 % de toutes les entreprises belges
- 3% du PIB belge
- 3,5% du volume total de travail belge
- Depuis 2015, le nombre de sociétés coopératives comptant plus de 1 000 employés a doublé
Un modèle d’entreprise qui résiste mieux à la crise
Les coopératives sont aussi plus résilientes : 74 % des coopératives fondées en 2016 ont survécu à leurs 5 premières années contre 68,7 % dans le cas des PME classiques. De plus, l’adn de ce modèle d’entreprise est une garantie de pérennité.
« En intégrant les parties prenantes, cela permet d’inclure les personnes concernées pour créer des biens et des services qui s’adaptent à leurs besoins plutôt que de créer des besoins pour commercialiser des biens et des services, ce qui est purement innovant » ajoute Jérôme Rassart. « Malgré un contexte économique compliqué, les coopératives doivent rester ambitieuses, car elles permettent de répondre aux enjeux actuels autour de l’alimentation et de l’énergie.»
Préparation indispensable
Cette forme entrepreneuriale nécessite une approche professionnelle, des coûts de constitution, un capital de départ et une activité économique suffisamment porteuse. Crédal et Cera, 2 coopératives belges, ont créé ensemble ‘Do It Coop’, un programme de sensibilisation, formation et consultance pour accompagner les porteurs de projets. Au programme : business plan, atelier sur mission-vision-valeurs pour aligner les porteurs de projets, études de marché, études viabilité, plan financier ou encore aide à la rédaction des statuts reflétant le processus de décision propre à chaque coopérative.