Le bureau d’études liégeois Listen a mené une étude sur la perception des citoyens belges par rapport à l’ESG. Pour rappel, cette abréviation de « Environnement, Social et Gouvernance » est utilisée pour évaluer les pratiques commerciales et les performances d’une organisation sur diverses questions de durabilité et d’éthique.
D’ici le 1er janvier 2026, les grandes entreprises des Etats membres européens seront tenues de soumettre un rapport ESG auprès de la Commission.
Nous vous avons présenté la semaine dernière les résultats de l’étude relatifs au degré de familiarité des citoyens avec l’ESG. Cette fois, place aux attitudes et pratiques des citoyens.
Les pratiques
L’étude du bureau Listen montre que plusieurs pratiques sont jugées comme très importantes par les citoyens wallons : le recyclage et la gestion des déchets, la réduction de la consommation énergétique. Certaines actions liées à la responsabilité éthique et sociale émergent également de l’étude : le fait de surveiller ses dépenses financières et le respect des données personnelles par les entreprises.
A contrario, les actions concrètes jugées les ‘moins’ importantes proviennent de la dimension ‘consommation responsable’, comme par exemple l’achat de produits « éco » ou « bio », le fait de réduire sa consommation de nourriture et boissons, d’acheter moins et de vérifier la liste des ingrédients d’un produit et les process de production.
Si le citoyen estime de nombreuses pratiques ESG comme étant importantes, une faible proportion seulement les réalisent actuellement au quotidien.
Parmi les habitudes en termes d’ESG déjà bien ancrées (plus d’un Wallon sur deux), citons notamment le fait de trier ses déchets ou encore d’éteindre la lumière en quittant une pièce, maintenir ses finances à jour, recycler ses habits et chaussures, prendre des douches plus courtes et éviter les achats impulsifs et l’utilisation de sacs en plastique.
Cependant, l’étude révèle qu’un Wallon sur 5 seulement semble prêt à utiliser des technologies intelligentes gérées à distance pour économiser de l’énergie. Cette proportion est similaire en Flandre et un peu plus haute à Bruxelles.
Le travail à réaliser dans l’accompagnement des citoyens belges sur les pratiques ESG est donc plus que nécessaire.
Attentes envers les entreprises
Un peu moins de la moitié des Wallons préfèrent acheter un produit ou service auprès d’une entreprise qui adopte une stratégie/politique ESG. Cette proportion est similaire dans les autres régions du pays. D’un point de vue international, ce pourcentage peut dépasser les 80 %, notamment en Asie – particulièrement en Chine – ou encore au Brésil.
L’approche ESG impacte la valeur perçue d’un produit ou d’un service ; dans tous les cas, elle crée un effet de levier émotionnel.
Aujourd’hui, être responsable sur le plan environnemental et social constitue une obligation, un prérequis, tant pour être attractif auprès de ses propres consommateurs qu’auprès des (futurs) employés.
Pour accroître l’intention de payer un prix plus élevé, des efforts majeurs sont nécessaires pour éduquer les Wallons (mais aussi les Belges en général) à l’ESG. En effet, en Wallonie, 1 citoyen sur 6 pourrait payer un prix plus élevé pour un produit ou un service provenant d’une entreprise engagée dans l’ESG. Les entreprises qui produisent ou livrent des fruits, des légumes ou des repas frais sont les acteurs qui pourraient le plus bénéficier de ce prix plus élevé.
Maturité et perception
La moitié des Wallons estiment que les entreprises ne sont pas encore suffisamment matures dans ce domaine. En effet, selon eux, les entreprises sont encore en train d’apprendre à travailler avec l’ESG et ont encore beaucoup à faire. Une prise en compte des opportunités, mais aussi des menaces inhérentes à la mise en place ou à la non mise en place d’une approche est fondamentale. Elles doivent néanmoins porter une attention particulière aux politiques de « compensation carbone », de « greenwashing » ou encore de « social washing », qui pourraient nuire à leur réputation.
* Méthodologie 1.000 Belges ont été interrogés via une étude CAWI (Computer-Assisted Web Interviewing) entre le 26/06 et le 04/07 (marge d’erreur = 3,1%).
(Photo Markius Winkler / Pixabay)