Six entreprises liégeoises viennent de recevoir une première Certification en Entrepreneuriat Durable : c’est un premier cap franchi dans un parcours en trois ans proposé par les CCI wallonnes aboutissant à l’obtention de ce Certificat délivré par l’UNITAR, l’agence de l’ONU pour le développement durable.
L’occasion est donc belle de dresser un bilan et de tracer des perspectives pour chacune de ces entreprises. Aujourd’hui, rencontre avec Pierre Henry, administrateur de Avocats.be, qui regroupe les Barreaux francophones et germanophone de Belgique.
Pourquoi vous êtes-vous lancé dans cette certification ?
Les cabinets d’avocats sont actuellement considérés comme des entreprises, avec les mêmes droits et obligations. Nos 8.000 avocats sont dans le conseil, notamment concernant les nouvelles obligations en matière de reporting non financier. A nous de nous préparer – ainsi que nos clients – aux nouvelles exigences en matière de développement durable qui s’appliqueront donc un jour à toutes entreprises, dont les avocats !
Cette Certification procure en plus une expérience utile dans notre travail d’accompagnement des entreprises ; nous pourrons encore mieux les conseiller par rapport aux futures nouvelles obligations.
Après un an, quelles sont vos principales satisfactions ?
Nous sommes d’abord ravis que plusieurs cabinets d’avocats ont emboîté le pas.
Nous constatons aussi un effet positif au niveau de la motivation du personnel. C’est l’occasion de se recentrer sur le sens de nos actions. A la base, la Certification apparaît plutôt comme une contrainte, avec des habitudes parfois un peu bousculées. Or c’est l’opportunité d’aborder ce thème. Les avocats sont obligés de se mettre à table autour de valeurs qu’on n’avait pas le temps d’aborder ou qu’on ne pensait pas devoir aborder. Nous sommes 8000 personnes qui jouent un rôle dans notre démocratie ; nous devons apporter une plus-value. Notre rôle est ainsi indéniablement essentiel dans la protection et la promotion du développement durable à travers tous les domaines du droit.
Est-ce que le processus a été bénéfique pour votre business ?
L’image de l’avocat dans sa tour d’ivoire est encore très présente. Nous n’avons pas toujours un rôle visible en terme de proximité avec les entreprises. Grâce à la Certification, c’est une richesse d’échanger et de partager avec les entreprises inscrites dans la même démarche.
Ce programme a-t-il une influence sur votre business model ?
Nous sommes du côté public et nous n’avons pas vraiment de « business model » au sens propre.
Mais Avocats.be est, comme dans une entreprise, organisé en CA et en AG, avec des ‘actionnaires’ à travers les différents Barreaux. L’assemblée générale – dont le conseil d’administration implémente les décisions – jauge en quelque sorte notre action par rapport aux avocats et aux justiciables. Nous défendons leurs intérêts et nous devons rendre des comptes, concrétiser nos valeurs. Avec la Certification, nous sommes clairement dans des actions concrètes qui montrent notre efficacité. Cette démarche vise à relever le défi d’une avocature durable, par des mots, et surtout par des actes !
FOCUS SUR QUELQUES ACTIONS
- La réalisation de 17 fiches pratiques alignées avec les 17 objectifs de développement durables définis par l’ONU
- La plateforme de covoiturage pour avocats, testée aux universités d’été et envisagée de manière récurrente
- La mise en place en Belgique et au Luxembourg, dans le cadre de la plateforme de formation HELP du Conseil de l’Europe, d’un programme sur les droits humains et environnementaux, destiné à tous les avocats
Plus d’informations sur la Certification en Entrepreneuriat Durable et inscriptions pour les cycles suivants : odd@ccilvn.be
(Photo Leandro Agularo / Pixabay)