20,4 % des employés à Namur jouissent aujourd’hui d’une voiture de société, soit exactement autant que l’année dernière. La voiture est encore utilisée dans 92,5% des déplacements domicile-travail, mais l’utilisation exclusive de la voiture a diminué. Il y a un an, 90,3 % optaient encore exclusivement pour la voiture, contre 88,9 % aujourd’hui. Le gain de terrain concerne le vélo : 5,1 % des travailleurs namurois enfourchent leur bicyclette au moins pour une partie de leur trajet domicile-lieu de travail. Ce chiffre était encore de 1,3 % il y a cinq ans. Les transports en commun confirment : 6,4 % des travailleurs à Namur utilisent le train ou le bus pour se rendre au travail, ce qui reste en dessous du niveau antérieur à la crise du coronavirus.
C’est ce qu’il ressort en résumé du baromètre annuel de mobilité de l’entreprise de services RH Acerta sur la base des données de 8237 travailleurs à Namur.
Plus de voitures de société
Un employé sur cinq (20,4 %) dans la province de Namur jouit actuellement d’une voiture de société ; ailleurs, nous constatons une légère augmentation, ici un statu quo. Ces voitures de société deviennent d’ailleurs de plus en plus écologiques.
Les données salariales de plus de 340 000 travailleurs à l’échelle nationale révèlent en effet que 10,1 % des voitures de société sont aujourd’hui électriques, soit plus du triple par rapport à l’année dernière. En outre, on compte actuellement 17,1 % de voitures hybrides, contre 9,9 % l’année dernière : une augmentation tout aussi significative. La grande perdante n’est autre que la voiture de société à moteur diesel. Le nombre de voitures diesel a en effet diminué de près d’un quart (-24,4 %) depuis l’année dernière.
Illustration 1 : Pourcentage de voitures de société par type de carburant en 2023 par rapport à 2022.
L’indétrônable voiture perd du terrain au profit du vélo, qui commence à rattraper le train et le bus
Dans les provinces wallonnes, où les distances sont plus grandes et le paysage moins plat, la voiture est nettement plus populaire que dans les provinces flamandes, mais là aussi, on observe la même évolution : l’indétrônable voiture perd du terrain en matière de déplacements domicile-lieu de travail. Dans la province de Namur, l’utilisation exclusive de la voiture pour les déplacements domicile-lieu de travail est passée de 90,3 % en 2022 à 88,9 % en 2023. Ceux qui en profitent : le vélo.
Le vélo joue un rôle en combinaison avec d’autres moyens de transport – 2,8 % le combinent avec la voiture –, 2 % l’utilisent exclusivement. Au total, 5,1 % comptent (également) sur le vélo pour leurs déplacements domicile-lieu de travail, contre 3,5 % en 2022. Le vélo grignote ainsi un bout de la part de la voiture et commence à rattraper les transports en commun.
« Les déplacements domicile-lieu de travail deviennent plus écologiques non seulement grâce à l’essor des voitures électriques et hybrides, mais aussi à la popularité croissante du vélo » souligne Olivier Marcq, expert en mobilité chez Acerta Consult. « Les Belges sont de plus en plus nombreux à contourner les embouteillages en deux-roues dans les villes. De plus, un grand nombre d’entre eux se voient octroyer une indemnité vélo par leur employeur. L’évolution et la diversification des modes de transport se traduisent également, entre autres, par la révision du Code de la route. Il est logique que cette évolution et cette diversification se manifestent également dans la manière dont les travailleurs se déplacent vers et depuis leur lieu de travail. La voiture diesel a clairement perdu des plumes. Au vu du nombre croissant de travailleurs pouvant bénéficier d’un leasing de vélo électrique de la part de leur employeur et de l’importance croissante accordée au vélo dans le Code de la route, nous nous attendons à ce que le nombre de navetteurs cyclistes ne fasse qu’augmenter ces prochaines années. »
Les transports en commun en-dessous d’avant la crise du coronavirus
6,4 % des travailleurs à Namur optent pour le train ou le bus pour effectuer au moins une partie de leur trajet domicile-lieu de travail ; 5,2 % optent exclusivement pour les transports en commun. Ainsi, le train et le bus font à nouveau aussi bien que les deux années précédentes, mais sont encore en deçà des années précédant la crise du coronavirus.
« Le succès ou l’absence de succès des transports en commun est, bien entendu, étroitement lié à l’offre » précise Olivier Marcq. «Le navetteur, en tant qu’utilisateur passif, n’a que peu de contrôle sur les lieux et les horaires des trains, des trams et des bus. Nous constatons que les travailleurs ne sont pas vraiment friands de ce rôle passif. Ceux qui le peuvent préfèrent avoir le contrôle sur leurs déplacements, et ce, même si les employeurs interviennent souvent dans les abonnements de train, de tram ou de bus. C’est la raison pour laquelle la proportion d’utilisateurs des transports en commun reste, dans son ensemble, assez limitée. »
Enfin, le huitième baromètre de la mobilité d’Acerta nous permet également de tirer deux conclusions supplémentaires :
- Pour chaque province (à l’exception du Brabant wallon), la majorité des résidents travaillent dans leur propre province. Dans la province de Namur, c’est le cas pour 68 %.
- Les travailleurs namurois vivent en moyenne à 26,25 km de leur lieu de travail ; seuls ceux du Hainaut vivent plus loin. La distance semble toutefois se réduire au fil des années.
(Photo Pixabay)