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Angola – Afrique du Sud : quel est le potentiel économique de ces deux puissances africaines ?

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Cette semaine, la Princesse Astrid était en mission princière en Angola et Afrique du Sud. Soutenant les entreprises belges qui souhaitent démarrer une activité commerciale dans l’un de ces deux pays, l’Office national du ducroire (ONDD) nous livre son analyse sur le potentiel économique de ces deux puissances africaines.

Afrique du Sud : une économie diversifiée
Au cours de la dernière décennie, l’Afrique du Sud a connu une grande transformation sur le plan politique et socio-économique. L’activité économique de l’Afrique du Sud s’appuie particulièrement sur le secteur des services tels que les services financiers, l’immobilier et le tourisme. Elle s’appuie également sur le secteur industriel, ainsi que sur le secteur minier qui conserve un potentiel considérable avec d’immenses ressources de minerai de fer, de charbon et de platine. Depuis quelques années, l’Afrique du Sud est de loin la plus grande puissance économique du continent africain. L’économie représente environ 40% du PIB africain. La crise financière mondiale de 2008-2009 a néanmoins gravement affecté l’économie sud-africaine, provoquant sa première récession en 16 ans et dévoilant ainsi certaines faiblesses économiques. Depuis lors, le pays n’a pas encore été en mesure d’accélérer la croissance économique.

Nécessité de réformes structurelles
L’économie sud-africaine est confrontée à des défis structurels importants qui se reflètent principalement dans le fait qu’elle connaisse des taux de chômage (25%) et d’inégalité particulièrement élevés Un système éducatif de piètre qualité ainsi qu’une sérieuse pénurie de main d’œuvre qualifiée en sont les principales causes. De plus, l’Afrique du Sud est fortement tributaire des investissements étrangers, ce qui l’expose du même coup à des flux de capitaux volatiles.
Le taux élevé de pauvreté et d’inégalité, le climat économique fragile et l’endettement élevé des ménages entraînent un mécontentement croissant envers les orientations politiques et économiques de l’ANC. Ce mécontentement s’est manifesté il y a peu, notamment, par des grèves erratiques dans le secteur minier qui se sont étendues à d’autres secteurs, et par conséquent ont fait fuir un certain nombre d’investisseurs étrangers.
Selon les pronostics, la croissance économique sur un an devrait rebondir quelque peu en 2014 (2,9%) grâce à une modeste croissance mondiale et des projets d’infrastructure publics dans le cadre du « National Development Plan » (NDP). Des réformes ont été introduites afin de prendre en main le pessimisme des investisseurs. En dépit des efforts manifestes visant à s’attaquer à l’aversion des investisseurs étrangers, le scepticisme continue de prévaloir. Une situation qui n’est pas injustifiée puisque les progrès réalisés dans l’implantation du NDP sont toujours d’une lenteur extrême. Bien que les prévisions annoncent que le Président actuel Zuma remportera les élections de 2014, cela ne s’annonce pas être une victoire écrasante pour l’ANC.

Angola: perspectives de croissance favorables
Grâce à d’abondantes recettes pétrolières, l’Angola continue d’afficher des fondamentaux financiers robustes, une situation de liquidité forte et un excédent du compte courant. La classification du risque politique à court terme devrait probablement rester favorable, alors que celle du risque à moyen/long terme a été portée à 5/7. Le risque de déstabilisation politique a baissé depuis les élections présidentielles de 2012. Toutefois, les plans de succession du Président dos Santos, âgé de 70 ans, devraient exacerber les tensions. Si le Président venait à être frappé d’incapacité avant les élections de 2017, cela risquerait de déclencher des manifestations urbaines et un chaos politique.
Bien que l’économie dépende encore fortement du secteur pétrolier, la croissance du secteur non pétrolier devrait perdurer. Celui-ci est particulièrement soutenu par les investissements publics, essentiellement dans l’infrastructure, mais aussi l’agriculture et le commerce. Le plan de développement national « Angola 2025 » vise à faire face aux défis structurels et amplifier la diversification économique, étant donné que la plupart du potentiel économique non pétrolier a connu un sous-développement durant les années de guerre civile.

La richesse pétrolière et le manque de diversification des exportations
L’effondrement des prix pétroliers lors de la crise de 2008-2009 a révélé la vulnérabilité problématique de l’Angola aux chocs extérieurs. Le pays était, en effet, confronté à un déficit de financement extérieur substantiel et un déficit budgétaire à l’origine d’arriérés de paiements publics. Depuis que les prix pétroliers ont décollé, l’Angola connaît une relance économique soutenue.
A cause de l’absence profonde de diversification des exportations, l’Angola est structurellement exposé à la volatilité des prix du pétrole et à une demande fluctuante des matières premières. Malgré les réformes budgétaires prudentes, le budget et la solvabilité externe du pays restent vulnérables à un éventuel plongeon des prix pétroliers. Mais le manque d’infrastructure et le climat difficile des affaires vont continuer à compliquer aussi bien le développement du secteur privé que du secteur non pétrolier, et donc de la diversification nécessaire.

L’Angola et la distribution inégale de la richesse pétrolière
L’Angola possède une population jeune et en croissance rapide. Celle-ci dépend de la bonne volonté du gouvernement d’investir dans le développement de l’éducation, de la santé et du marché du travail en dehors du secteur informel dynamique. Pour l’instant, seule une petite élite bénéficie de la grande richesse pétrolière et la majorité des Angolais vivent dans une pauvreté extrême avec une espérance de vie inférieure à la moyenne africaine.

[alert type=”yellow”]L’Office national du ducroire (ONDD) est l’assureur-crédit public belge. Il assure les entreprises et les banques contre les risques politiques et commerciaux dans les relations commerciales internationales se rapportant surtout aux biens d’équipement, projets industriels, travaux et services aux entreprises. [/alert]

© JPMatias

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