BIO EXPRESS
- Né le 22 mai 1961 à Etterbeek
- Marié, père de 3 enfants
- 1979 : achève ses humanités générales (option latin-grec) au Collège Saint-Hubert de Watermael-Boitsfort avant d’accomplir une 7ème année ‟spéciale mathˮ
- 1985 : décroche son diplôme d’ingénieur civil mécanicien à l’Université de Louvain-la-Neuve
- 1986 : partage son emploi du temps entre une firme suisse et un emploi à l’UCL
- 1987 : accomplit son service militaire en tant qu’officier en logistique à l’Arsenal de Rocourt
- 1988 : rejoint le groupe suédois Fläkt actif dans le secteur de l’air conditionné
- 1999 : devient Directeur général de Simal, société de fabrication d’instruments chirurgicaux
- 2002 : crée Sibel (Surgical Instruments Belgium) sur les cendres de Simal
- 2011 : fait l’acquisition de Medsys
Dès la fin du 19ème siècle, Gembloux s’est illustrée sur la scène internationale dans la fabrication d’instruments chirurgicaux. Ce savoir-faire quasi unique faillit disparaitre, en mai 2001, lorsqu’un violent incendie ravagea l’entreprise Simal.
Directeur de cette société spécialisée dans la production d’instruments de chirurgie, Olivier Rouvez assiste alors impuissant au désastre. «Simal appartenait à une holding américaine, se souvient-il. Nous espérions que les actionnaires la remettent rapidement sur rail. Mais le sort s’est acharné… Basée à Philadelphie, l’autre unité de production du groupe a, quelques semaines plus tard, été victime d’importantes inondations. Entre les deux sites, il fallait faire un choix. La suppression de Simal a été votée.»
Au regard d’Olivier Rouvez, cette décision est irrecevable. «L’entreprise jouissait d’une solide réputation. Laisser s’envoler ce know-how ou l’abandonner à la concurrence eut été regrettable.» Porté par un brin d’audace, cet ingénieur civil se met alors en quête de financements pour relancer une activité. La persévérance paie. En 2002, Sibel voit le jour. La PME est l’une des rares à travers le monde à concevoir des instruments chirurgicaux en titane. Grâce à elle, la tradition gembloutoise se perpétue.
Habitué à piloter des sociétés pour le compte de tiers, Olivier Rouvez se retrouve pour la première fois aux commandes de sa propre entreprise. «Par le passé, lorsque je rencontrais un problème, il me suffisait de lever le doigt pour trouver une personne apte à me répondre au sein du groupe. Désormais, quand je lève le doigt, il retombe sur moi (rires). C’est en écoutant le marché que je trouve des solutions.»
Une écoute de toute évidence perspicace puisque Sibel occupe aujourd’hui la place de n°1 mondial dans son secteur. «Avec Medsys, société acquise en 2011, j’emploie une vingtaine de collaborateurs. L’avenir de la Wallonie ne se trouve pas dans de grandes industries mais dans de petites structures telles que la nôtre, actives dans des secteurs de niche et capables de disputer un leadership mondial. Puissent les politiques entendre ce message… »
COUP DE GENIE
«Le soir où l’entreprise Simal a brûlé, 150 pompiers s’activaient sur les lieux. Une quinzaine d’autres sociétés étaient menacées par les flammes. Au petit matin, il ne restait plus rien des bâtiments de la firme. Discutant avec mon épouse du devenir de la société, je lui ai fait part de mon souhait de reprendre l’activité car je savais son savoir-faire rare et reconnu. Bien entendu, cela exigeait un investissement en temps et en argent non négligeable. Le tout, sans garantie de réussite. Elle a toutefois su trouver les mots pour me convaincre d’avancer. Elle m’a dit qu’il valait mieux perdre du temps et de l’argent que de ressasser toute sa vie des regrets. Elle avait mille fois raison. Ce coup de génie est donc le nôtre.
Fort des résultats enregistrés par Sibel, j’ai repris l’entreprise Medsys en 2011. Toutes deux actives sur le marché de la chirurgie, elles sont complémentaires. Sibel produit des instruments dédiés aux interventions cardiovasculaires, neurochirurgicales, pédiatriques ainsi que la chirurgie sous résonance magnétique. Sa clientèle est composée de distributeurs. Medsys conçoit des instruments pour la gynécologie et la chirurgie générale. Elle vend, notamment, ses produits en direct sur le marché belge.
Ai-je encore envie de grandir ? Pas nécessairement. Je tiens surtout à ce que nous conservions une position de leader. Pour ce faire, un seul crédo : la qualité ! Nos concurrents nous copient mais ne disposent pas de notre main d’œuvre qualifiée. Pour préserver ce savoir-faire, quatre jeunes sont actuellement en apprentissage au sein de l’entreprise. Aucune école en effet ne forme à ce métier. Ils sont l’avenir de la société.»
COUP DE CŒUR
«Je ne peux répondre à cette question sans bien évidemment évoquer mon épouse et mes trois enfants. D’un point de vue professionnel, nous nous trouvons dans mon coup de cœur. Il s’agit de ce bâtiment que nous occupons depuis l’été 2012. Ce n’est pas un hasard s’il a été érigé à Gembloux. Cet emplacement se situait à proximité du domicile de nos collaborateurs. Il revêtait, par ailleurs, un aspect historique puisque Gembloux fut une référence mondiale dans le secteur de la coutellerie. Secteur d’où découle la fabrication d’instruments chirurgicaux. En passant du statut de locataire à celui de propriétaire, nous avons davantage encore rassuré nos clients tout en assurant la pérennité de l’entreprise.»
COUP DE GUEULE
«Je trouve assez regrettable que les médias évoquent aussi peu les choses qui vont bien. Depuis des années, la presse se complait à pointer ce qui va mal. Il faut mettre un terme à cette sinistrose. L’émission Men at Work diffusée sur la radio Classic 21 fait un peu figure d’exception dans ce paysage. Chaque jour, elle donne la parole à des personnes qui sont fières de présenter leur projet, fières de ce qu’elles font. Une petite éclaircie que j’ai toujours plaisir à écouter.»
DU TAC AU TAC
Quelle est votre plus grande qualité ?
Je pense être quelqu’un d’assez à l’écoute, tant au sein de l’entreprise qu’en dehors.
Votre plus gros défaut ?
J’ai un tempérament un peu soupe au lait. J’ai également tendance à toujours travailler dans l’urgence.
Votre devise ?
«Tout pour la qualité ! » Davantage qu’une devise, c’est un leitmotiv. Que ce soit au niveau de de nos produits, de nos services ou bien encore de ma vie privée, je suis en constante recherche de qualité.
Si c’était à refaire…
Même en connaissant les difficultés qui m’attendent, je referais le même parcours.
SIBEL & MEDSYS CE SONT :
- Deux sociétés actives dans la fabrication et la vente d’instruments chirurgicaux en titane et acier inoxydable
- 18 collaborateurs
- 20.000 instruments commercialisés chaque année
- Une présence dans 130 pays
- Une position de leader mondial