Namur

Travailleurs frontaliers : la province de Namur à contre-courant

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Les derniers chiffres de l’INAMI sur le travail frontalier montrent que notre pays connaît cette année la plus forte baisse de l’afflux de travailleurs frontaliers depuis 2007. La province de Namur connaît par contre une évolution très différente : les travailleurs frontaliers y sont 7,5 fois plus nombreux qu’en 2020, grâce à un bond considérable en 2022. Aujourd’hui, 12 799 travailleurs frontaliers, principalement en provenance de France, vont travailler à Namur contre 1499 en 2020.

Les chiffres de l’INAMI montrent en outre que les Belges sont moins nombreux à faire le chemin inverse et à aller travailler dans l’un de nos pays voisins : en 2024, on enregistre 4 % moins de travailleurs frontaliers belges qu’en 2020. Mais à Namur, cette évolution ne se vérifie pas non plus. Les travailleurs frontaliers en provenance de Namur sont même légèrement plus nombreux aujourd’hui qu’en 2020, bien qu’en nombre absolu, ils sont beaucoup moins nombreux que les travailleurs frontaliers entrants : 1337 travailleurs frontaliers sortants en 2024, contre 1290 en 2020, principalement vers le Grand-Duché de Luxembourg.

Les Namurois vont travailler principalement au Grand-Duché de Luxembourg ; en 2024, ils étaient 1024. En deuxième position arrive la France, pays d’où proviennent le plus grand nombre de travailleurs entrants à Namur, et où 280 Namurois se rendent pour le travail.

Les raisons de la diminution

« Plusieurs raisons expliquent le déclin du travail frontalier en Belgique» explique Frédéric Hespel,  HR Consultant chez Acerta Consult.  « Avant – c’est-à-dire avant le coronavirus –, les gens travaillaient principalement dans des bureaux et les travailleurs frontaliers français se rendaient quotidiennement en Belgique pour travailler. Aujourd’hui, la situation est différente : le télétravail est de plus en plus fréquent. Les travailleurs frontaliers travaillent aussi souvent en partie de chez eux et en partie en Belgique. S’ils travaillent entièrement ou partiellement à domicile depuis la France, il est probable que la sécurité sociale belge ne s’applique plus. Cela peut expliquer cette baisse dans les chiffres de l’INAMI. Par ailleurs, il convient de noter que le fait que la sécurité sociale étrangère s’applique a également un effet sur le coût pour l’employeur (positif ou négatif), ce qui est un facteur important à prendre en considération. Les embouteillages constituent également un obstacle pour certaines personnes qui souhaitent travailler dans notre pays. En outre, l’abolition de l’“ancien” statut belge d’expatrié et l’introduction du nouveau statut d’expatrié peuvent également jouer un rôle. Les conditions d’accès à ce statut d’expatrié sont devenues plus strictes et si un travailleur ne remplit pas ces conditions, la charge fiscale belge sera plus élevée. Cela peut aussi expliquer la baisse du nombre de travailleurs frontaliers. »

(Photo Pixabay)

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