
Durant tout le temps que dure l’interview, Gaëtan Delatour et Maxime Croisé se « vannent », gais comme des pinsons, turbulents comme des écoliers qui piaffent à l’approche des vacances. Le duo déborde d’une énergie communicative et son humour décapant explose à chaque phrase.
La connivence entre ces deux-là est propre aux amis d’enfance. Pourtant, il ne se sont croisés que l’an dernier et… la magie a immédiatement opéré !
Mais c’est précisément la magie qui a provoqué leur rencontre, lors d’un congrès dédié à cet art du côté de Spa. Ils partagent d’ailleurs plus d’un point commun : leur jeune âge (24 ans), leur attachement au Brabant wallon, une insatiable curiosité et la volonté de faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
De là à l’idée de former un tandem professionnel, il n’y a qu’un pas qui fut vite franchi.

Magiciens en culottes courtes
« Nous nous sommes vus, peut-être deux fois autour d’un verre, puis nous avons décidé de travailler ensemble, sous le nom « The Belgian Touch », un concept qui mêle illusion, technologie, narration, avec l’ambition d’être d’excellents ambassadeurs de notre pays, partout où nous passerions », explique Maxime. «Nous sommes vraiment en phase, aimant mêler notre art avec l’aspect marketing et les nouvelles technologies,un beau triangle !»
Après ses humanités, Maxime part en Angleterre durant un an… Il n’a que 17 ans et l’accès aux boites de nuit n’est autorisé qu’à partir de 18 ans…
« J’avais appris quelques tours de cartes assez basiques que j’exécutais pour amadouer les videurs afin qu’ils me laissent entrer… Je ne sais pas si tout ceci est bien avouable », rigole Maxime.
A l’époque, il regarde beaucoup d’émissions de « talents » où se produisent des magiciens… Durant la pandémie, il perfectionne cet art qui le fascine, et, par écran interposé, réalise très régulièrement des tours pour des communautés composées d’amis et de connaissances : « Dans ces communautés, j’avais rassemblé des personnes de tous styles, entre 14 et 95 ans, qui ont même fini par se connaitre et échanger par mon intermédiaire », savoure-t-il.
Le jeune apprenti magicien insatiable se lance alors une multitude de défis, puisant dans les livres ses inspirations, visionnant des vidéos de prestations de magiciens.
Il saisit chaque jour que la magie est bien davantage que de la technique, elle s’appuie aussi sur une façon de raconter une histoire pour captiver les spectateurs et sur les ressorts de la psychologie.

Maxime progresse tant et si bien qu’en juillet 2023, il remporte la médaille d’Or au Championnat du Monde des Arts du Spectacle à Los Angeles (WCOPA 2023). C’est la consécration qui l’éperonne, ainsi que sa rencontre avec Gaëtan à un point tel qu’il lâche un poste intéressant dans une très belle entreprise pour embrasser désormais la carrière de magicien professionnel.
A l’annonce de cette décision, sa mère, Véronique, qui a l’entreprenariat chevillé au corps, ne bronche pas et lui répond : « Oui, d’accord, tu vas m’expliquer, mais d’abord, peux-tu m’aider à retrouver mon GSM, je ne parviens plus à mettre la main dessus ?! »…
D’un naturel résilient et opiniâtre, elle n’entravera pas la vocation de sa progéniture qui, du reste, a décroché un Bachelor en business suivi d’un Master à l’Université de Maastricht ; un autre atout dans le jeu de cet enfant prodige.
Pour sa part, Gaëtan a en poche un double diplôme en Marketing et Gestion commerciale. Avec son petit kit de magicien, il pénètre dans l’univers de la magie à 10 ans et, grâce à Marc Decoux, entre dans un club de magie bruxellois. Plus tard, il suit des études à Louvain-la-Neuve (Ephec), puis à Paris ; il se rend aussi aux Etats-Unis au sein d’une famille d’accueil dont le père, magicien, lui ouvre les portes de clubs de magie américains. Au pays de l’oncle Sam, il remporte des prix en magie comique et « close up ».
Un art constamment réinventé
« Très vite, le digital s’est imposé comme une extension naturelle de ma magie », précise Gaëtan.
Ce style de magie moderne, Maxime le recherche également : « C’est une vraie force d’être deux avec notre vision un peu folle et qui fait souvent appel aux nouvelles technologies. Dans deux cerveaux, il y a deux fois plus de connaissances et une double dose de créativité. Et puis, on se « challenge » sans cesse en se disant les choses franchement, mais sans être trop cash et toujours dans un esprit constructif. Etre deux, cela nous permet aussi de nous entraider lors de numéros, de détourner parfois l’attention du public sur l’un plutôt que sur l’autre, ce qui est très stratégique pour l’exécution de tours plus complexes », sourit Maxime. On peut aussi amener davantage de techniques en duo ».
« Même si nous revisitons parfois de vieux classiques des tours de magie, notre force est de les moderniser avec les technologies, IPAD, écrans LED, etc. pour sortir des sentiers battus. Nous adorons réfléchir à des numéros qui n’ont pas encore été vus, c’est une chouette gym cérébrale que nous exécutons à deux… », jubilent les deux compères.

La magie pour véhiculer les messages des entreprises…
Le binôme crée aussi des effets magiques, sur mesure, pour promouvoir les produits ou services des entreprises et porter leurs messages de façon originale. « On peut faire énormément de parallèles entre la magie et le marketing : cette envie de marquer les esprits, ce besoin de faire passer un message, de provoquer une émotion. La magie offre une expérience réelle et marquante, l’impact visuel est très fort… Elle capte l’attention et imprime le message dans la mémoire du spectateur », comparent-ils.
Maxime et Gaëtan ne connaissent pas les horaires de travail figés et voyagent beaucoup pour ne rester parfois dans le pays que le temps de mettre en place et présenter leur show, « comme à Dubaï où je ne suis resté que 5 heures sur place, se remémore Gaëtan. « C’est l’aspect parfois un peu contraignant et frustrant du métier, mais pour l’instant, cela ne nous freine pas » !
Ici ou ailleurs et entre Paris et Bruxelles où ils reviennent une semaine sur deux, les deux magiciens ne cessent de revendiquer la belgitude, à tel point que leur emblème est le célèbre Manneken Pis appuyé sur le « T » de leur logo « The Belgian Touch » pour satisfaire un besoin naturel !
Le « BW » de Maxime et Gaëtan
Le Brabant wallon est une terre de cœur pour le duo… Maxime a grandi à Waterloo, y a fréquenté l’école du Berlaymont et joué chez les Watducks. Il adore fréquenter les théâtres et les salles obscures, particulièrement celles du cinéma Wellington, en centre-ville. Lorsqu’il recherche une bonne table et une bonne ambiance, il se rend à Rixensart, « Chez Clément ». « C’est vraiment familial, le cadre est agréable, la terrasse est accueillante… Il y a même une piste de pétanque… »
Maxime aime rencontrer d’autres artistes, comme Héléna, une « voisine » (ndlr : Elle habite à Braine-l’Alleud) ou Mustii qu’il a pu croiser lors de la soirée des Orchidées (ndlr : un événement célébrant les talents du Brabant wallon ; en 2024, Maxime et Mustii furent les lauréats, respectivement, des catégories « Jeunesse » et « Culture »). « C’est un artiste très complet que j’admire… »
Quant à Gaëtan, il affectionne particulièrement Louvain-la-Neuve qui lui a laissé des souvenirs impérissables. « J’aimais m’y rendre au cinéma, mais le côté folklore estudiantin me plaisait particulièrement, les 24 heures vélo, par exemple… Si je devais vous citer un artiste, je vous dirais d’ailleurs Edouard Priem qui a composé « Louvain-la-Neuve, jamais je ne t’oublierai », une chanson qui est un peu devenue l’hymne de la cité universitaire »…
THE BELGIAN TOUCH –
www.maximecroise.com-+32478787785-events@maximecroise.com
events@maximecroise.com