Simple ambition esthétique ou moteur de créativité et d’innovation, ou encore vecteur de croissance : le design se répand dans le monde économique. La preuve avec une galerie de portraits éclairants sur la multitude de facettes déclinées au sein des entreprises. Une sélection effectuée en collaboration avec Wallonie Design. Aujourd’hui, rencontre avec Romain Jans, administrateur de LièGin.
Quelle est votre activité ?
« Après mes études supérieures en commerce extérieur, j’ai pu réaliser mon rêve: devenir créateur de spiritueux. L’idée était de remettre Liège en bouteilles et de moderniser le pèket, un alcool typiquement liégeois, en produisant un alcool neutre dans lequel des fruits (mûres, myrtilles, violettes,fraises-basilic…) ont infusé et, pour certaines occasions, en concevant des éditions limitées (ananas-mangue, pomme-cannelle…). Il y a aussi les arômes traditionnels, angélique, coriandre et baies de genévrier. On retrouve également, ci et là, des zestes d’orange, de la réglisse, des écorces de cassis, des amandes et des zestes de lime. Le tout à destination d’un public plutôt féminin, mais pas exclusivement. Nous avons lancé cette activité fin 2016 et nous employons cinq personnes. Ce gin est distillé à la distillerie Radermacher à Raeren. »
Qu’est-ce qui vous a motivé à faire appel à des designers pour votre entreprise ?
« A la base, la bouteille de LièGin représentait le Perron de Liège, une ancienne photographie de la ville de Liège. Comme nous avions déjà réalisé plusieurs éditions, j’ai voulu réuniformiser l’ensemble de la gamme grâce au design en identifiant les goûts et en offrant une belle palette de couleurs. Notre base line, ce sont des goûts très fruités et des boissons très colorées. Je voulais uniformiser les différents produits de la gamme. »
Avez-vous fait appel à des designers extérieurs ou avez-vous développé cette compétence en interne ?
« On a fait appel à l’agence de communication In Fine, à Liège. J’avais réalisé un brand book. Ce rebranding a eu lieu en 2021. »
Pourriez-vous donner un exemple concret où le design a fait la différence ?
« Les bouteilles qui ont été revues sont celles de la gamme permanente. Par la suite, en collaboration avec In Fine, on a réalisé plusieurs designs pour des éditions limitées. Par exemple, pour l’édition pomme-cannelle, le design est différent. On a réalisé une édition limitée pour la Saint-Valentin, une édition Cupidon, également différente. Chaque édition limitée est différente par rapport à la gamme permanente. »
Qu’est-ce que cela représente comme coût ? Ce rebranding est-il à vos yeux rentabilisé ?
« Oui, pour moi, c’était très important de ramener des nouveautés, et d’avoir cette cohérence au niveau de la marque. Ce qui a permis d’augmenter les ventes. »
Comment le design a-t-il impacté l’expérience client ?
« Les bouteilles ont un bel impact dans les rayons. On cherche à capter un public féminin avec des goûts accessibles et fruités et des bouteilles colorées. C’est ce qu’on retrouve dans le design de nos bouteilles. Oui, cela a bien impacté l’expérience client. Il y a eu un bel effet de gamme, et aussi un bel effet de collection. On voulait que ce soit joli et qu’il y ait le choix. »
Le design a-t-il une influence sur votre image de marque ou votre communication ?
« Oui, tout à fait. On est connu pour ce côté coloré, fun, et par le fait que ce soit assez premium et dans l’air du temps. »
Avez-vous observé des bénéfices économiques ou un retour sur investissement lié à l’intégration du design ?
« Oui, c’est certain. »
Pensez-vous encore recourir au design pour vos prochains projets ?
« Ce n’est pas exclu, pour les éditions limitées, notamment. »
