Simple ambition esthétique ou moteur de créativité et d’innovation, ou encore vecteur de croissance : le design se répand dans le monde économique. La preuve avec une galerie de portraits éclairants sur la multitude de facettes déclinées au sein des entreprises. Une sélection effectuée en collaboration avec Wallonie Design. Aujourd’hui, rencontre avec Alexandre de Vits, cofondateur et administrateur délégué de Dock Marine Europe.
Quelle est votre activité ?
« Nous sommes distributeurs de pontons flottants modulaires sur la France, le Benelux, la Suisse, l’Allemagne, l’Autriche. A l’occasion du développement de baignades flottantes, nous sommes devenus également concepteurs. »
Qu’est-ce qui vous a motivé à faire appel à des designers ?
« Le fait d’avoir remporté le marché pour la réalisation d’un lieu de baignade sur le bassin de la Villette à Paris. Il était nécessaire de nous associer à une agence de design. Nous avons opté pour iol Strategic Design. »
Comment avez-vous remporté ce marché ?
« Au départ, il y a eu un travail d’étude réalisé avec un bureau d’architectes parisien sur une baignade flottante avec des cubes apparents. La Ville de Paris exigeait que l’installation soit en bois. On a alors travaillé avec iol. Entre 2013 et 2016, nous avions aménagé quelques baignades flottantes sur rivières dans le sud-ouest de la France. Nous avions donc une certaine visibilité dans le domaine. L’intérêt d’une telle baignade est qu’elle crée un environnement sécurisé. »
Quels défis avez-vous rencontrés au cours de cette réalisation ?
« Nous avons rencontré d’énormes défis ! On a répondu à l’appel d’offres en imaginant comment on pourrait y arriver, en tenant compte de l’aspect bois. Nous avons su en mars 2017 que nous devions l’installer en juin. Un délai très court. Et, autre challenge, la baignade devait pouvoir être montée et démontée chaque année. Il fallait en tenir compte aussi. On a bien fait de choisir de travailler avec iol. Le système qu’ils nous ont développé va pouvoir être remonté pour la neuvième fois cette année. »
Pour ce projet, collaborer avec des designers a-t-il fait la différence ?
« Oui, sans iol, sans leurs compétences en conception, leurs connaissances des matériaux et des sous-traitants, ce projet n’aurait pas pu voir le jour. »
Qu’est-ce qui, à votre avis, a séduit la ville de Paris ?
« C’est l’expérience d’iol, leur esprit critique, leur inventivité et, surtout, leur réactivité qui ont séduit la Ville de Paris. »
Depuis lors, avez-vous pu adapter ce projet à d’autres demandes ?
« Nous avons eu beaucoup de demandes, du Canada à l’Australie, mais jamais concrétisées. Jusqu’à la demande de la Ville de Genève. Pour elle, le coût n’était pas un problème. Donc, on l’a fait. On est retourné chez iol pour refaire tout le dossier technique. De la même manière que pour la Ville de Paris, on leur a vendu l’équipement. On l’a installé pour la première fois en juin dernier, on l’a démonté et stocké en septembre et on le remonte cette année. »
Ce nouveau projet de Genève a-t-il remis en lumière ce que vous faisiez ?
« Oui, surtout que l’idée de base d’Anne Hidalgo, la maire de Paris, était de préparer les JO et, dans la foulée, les épreuves dans la Seine ont relancé fortement le marché en France. Depuis le succès rencontré à Paris, nous avons reçu pas mal de nouvelles demandes en France, mais aussi en Belgique. Nous nous associons à une société franco-belge qui va prendre en charge la commercialisation sur le marché français de ces équipements. »
Recourez-vous toujours au design pour vos prochains projets ?
« Oui, avec iol, on lance le développement de la baignade 2.0. Notre prochain projet est destiné à une collectivité à l’ouest de Lyon. En cours de finalisation, il verra le jour en 2026. »
