Dans un secteur de l’édition que l’on dit souvent en crise, à quel avenir peuvent encore rêver les éditeurs professionnels ? Comment tirer son épingle du jeu en tant d’éditeur indépendant ? Derrière l’image d’Epinal, que recèlent les coulissent de ce métier ? Autant de questions figurant au cœur du point presse organisé voici quelques jours par Edi.Pro…
Maison d’édition indépendante, Edi.pro a vu le jour en 1998 sous l’impulsion de Luca Venanzi et de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Liège. Pour tirer son épingle du jeu, elle a dès le départ misé sur un secteur de niche jusqu’alors fort peu prisé, celui d’ouvrages pratiques et fiables, vendus à des prix compétitifs et s’adressant aux entreprises. Pas des briques théoriques donc mais des livres rédigés par des professionnels pour d’autres professionnels.
Près de 20 années plus tard, alors que le secteur de l’édition doit faire face à de nombreux remous, Edi.Pro est toujours bien présent. Le fait d’occuper une niche l’ayant sans doute protégé davantage que d’autres de la chute des ventes.
Comptant 200 auteurs dans son escarcelle, l’éditeur liégeois publie une trentaine d’ouvrages chaque année. Pas mal pour une équipe qui occupe seulement 3 collaborateurs. Répartis en 16 collections, ces derniers se vendent en ligne via le site d’Edi.Pro (www.edipro.info) mais aussi lors de conférences ou de salons spécialisés. En Belgique, les librairies représentent 20% des ventes. « Chaque mois, pas moins de 6.500 livres en langue française sont publiés. Autant dire que les places en librairie sont chères », note Luca Venanzi, Administrateur délégué. Evoluant avec son époque, Edi.Pro propose également un tiers de ses titres via les plateformes numériques. « Mais les e-books ne représentent encore que 5% de notre chiffre d’affaires.»
La réalité d’un métier
Dans l’imaginaire collectif, on se représente volontiers l’éditeur comme une personne courtisée par un nombre invraisemblable d’auteurs qui proposent des manuscrits acceptés ou refusés suivant l’humeur du jour. « La réalité est un peu différente », s’amuse Luca Venanzi. « Une fois sa niche éditoriale choisie, l’éditeur est avant tout une personne qui doit avoir du feeling. Il doit, au travers d’un travail de veille et de prospection, sentir les sujets qui susciteront l’intérêt de son lectorat. Il doit, ensuite, dénicher la bonne personne qui sera capable d’écrire sur ce thème avant de déterminer le nombre de livres qu’il devra imprimer.» Un travail mené en étroite collaboration avec ses Directeurs de collection.
Ce que veut devenir Edi.pro en 2020
En dépit des difficultés rencontrées par son secteur, Edi.pro n’en demeure pas moins ambitieux pour l’avenir : « Nous voulons être reconnus par les professionnels comme une maison d’édition de proximité, capable de répondre à leurs attentes en termes d’information et en mesure d’anticiper leurs besoins par une veille permanente, assurant avec ses publics un dialogue constant par l’intermédiaire de ses auteurs et par le biais d’une interaction électronique multiple, connue et reconnue en Belgique et dans les pays francophones comme une maison d’édition professionnelle de référence.»