Société spécialisée, entre autres, dans les tests de panneaux solaires thermiques et photovoltaïques, Eliosys a décroché un contrat européen dans le cadre d’une recherche de nouvelles technologies. Un projet qui pourrait permettre à la jeune entreprise liégeoise de gagner de nouveaux marchés en dehors de l’Europe.
Neige, pluie, brouillard, grêle, chaleur caniculaire, froid intense, voilà le quotidien et le cœur de métier d’Eliosys. La société teste des panneaux photovoltaïques en recréant, dans une chambre climatique toutes les contraintes environnementales, températures extrêmes, humidité et radiations. « Nous pouvons aller de moins 70 degrés à plus de 120 degrés, jouer avec l’humidité, simuler l’équivalent du soleil, le tout dans une boîte, commence Julien Thiry, ingénieur de formation, fondateur et CEO d’Eliosys. La puissance thermique du soleil est reconstituée aux différents moments de la journée. On joue sur l’inclinaison des panneaux, les angles de la machine… Le même panneau peut aussi subir des tests de vieillissement accéléré pour garantir sa durée de vie, estimer la déperdition au fil du temps. Une autre machine placera le panneau à l’épreuve du vent et du poids de la neige avec un système de pression. Un banc d’essai propulse des grêlons produits sur place. Ces conditions extrêmes permettent de tester des panneaux photovoltaïques, mais aussi thermiques, et également différents matériaux comme des revêtements, du bardage, du verre… »
Important investissement
C’est au sein du Pôle d’ingénierie des matériaux de Wallonie que la SA Eliosys a vu le jour en 2009. Elle s’est donnée pour mission d’aider toute entreprise, centre de recherche ou université, qui souhaite développer un produit solaire en mettant à sa disposition un dispositif de simulation climatique de grande dimension. « Au début, nous testions et certifiions suivant les normes internationales tous prototypes de produits solaires photovoltaïques et nous réalisions aussi des tests sur-mesure. » Etant donné l’état du secteur photovoltaïque aujourd’hui en Europe, la société a cherché, et réussi, à se diversifier. « Nous avons investi 750.000 euros dans du matériel afin de pouvoir tester, non plus seulement du photovoltaïque, mais également du solaire thermique, des pompes à chaleur, du matériel électronique, des matériaux de construction. Nous testons aussi bien du matériel pour la défense que des textiles. Nous vérifions s’ils répondent effectivement au cahier des charges ou aux fonctions dévolues. Par exemple, quand j’envoie des grêlons sur une surface, je dois savoir comment ils y arrivent. Nos machines ont été réalisées en interne. Si nos marchés actuels sont la Belgique, la France, les Pays-Bas, une partie de l’Allemagne, la Grèce et la Suède, avec ces nouveaux développements, nous pouvons aller plus loin. »
Ce laboratoire unique en son genre en Belgique est installé au sein du Pôle Matériaux dans le parc scientifique du Sart Tilman. La SA Eliosys a un capital de 140.000 euros détenu en majeure partie par son jeune CEO et emploie actuellement 4 personnes, « une petite équipe qui peut s’étendre par de la sous-traitance ». Le chiffre d’affaires, réalisé à 75 % à l’exportation essentiellement en Europe, et en augmentation depuis ses débuts, se situait aux alentours de 700.000 euros en 2014. Pour 2015, il affichait environ 455.000 euros. « Cette baisse est normale, car nous avons beaucoup investi dans les outils et la recherche, et donc moins prospecté. »
Dans le cadre d’une recherche portant sur une nouvelle génération de panneaux photovoltaïques, Eliosys participe à un projet européen qui lie, de 2014 à 2017, plusieurs sociétés et laboratoires de Belgique, des Pays-Bas et de Turquie. « Nous avons reçu un budget de 200.000 euros, financé à 70 %, afin de pouvoir développer de nouvelles technologies d’intégration au bâtiment pour le rendre photovoltaïque (bardages, vitrages, etc.). C’est, pour nous, l’occasion de travailler avec des laboratoires reconnus au niveau européen. Cette recherche peut nous donner une visibilité internationale, nous permettre d’acquérir de l’expérience pour les panneaux du futur et nous amener de nouveaux clients sur des marchés hors-Europe. »