Au sein du consortium ENABLE (34 universités, centres de recherche et sociétés pharmaceutiques leaders en Europe), le Centre d’Ingénierie des Protéines de l’ULg collaborera avec l’Université d’Oxford.
Plus de 30 universités et sociétés européennes, emmenées par GlaxoSmithKline, vont unir leurs forces dans un programme de six ans financé à hauteur de 85 millions d’euros par l’Innovative Medicines Initiative (IMI) dans le but de développer de nouveaux antibiotiques contre les pathogènes à Gram négative.
Le programme se dénomme ENABLE (European Gram-Negative Antibacterial Engine). Avec son Centre d’Ingénierie des Protéines (CIP), l’Université de Liège est la seule université belge à collaborer étroitement à ce programme ambitieux, le plus important en Europe pour découvrir de nouveaux antibiotiques. Par ailleurs, l’Université de Liège est la première université belge francophone à participer à un programme IMI.
La crise antibiotique
La résistance bactérienne aux antibiotiques est aujourd’hui un problème majeur de santé publique.
En Europe, comme ailleurs dans le monde, ce problème a un coût, sociétal et économique : 25.000 décès annuels par septicémie et 1,5 milliard d’euros d’augmentation du coût des traitements. Bien que le besoin de nouveaux agents antibactériens en milieu clinique soit attesté, seules deux nouvelles classes d’antibiotiques ont pu être proposées durant ces 30 dernières années. En effet, la découverte et le développement de nouveaux antibiotiques posent des défis scientifiques, cliniques et financiers importants.
A l’heure actuelle, l’urgence est de pouvoir traiter efficacement des infections produites par des bactéries à Gram négative, E-coli par exemple, pour lesquelles la résistance aux antibiotiques utilisés en milieu clinique augmente rapidement.
Un partenariat public-privé
En réponse à ces obstacles, la Commission européenne et de grandes sociétés pharmaceutiques (via l’EFPIA, la Fédération européenne des associations et industries pharmaceutiques) ont conjointement lancé le programme New Drugs for Bad Bugs (ND4BB), une série de projets qui visent à contourner les goulots d’étranglement actuels dans le développement et l’utilisation effective de nouveaux antibiotiques.
Le projet ENABLE, le troisième dans la série des projets soutenus par ND4BB, s’étend sur 13 pays et rassemble 34 partenaires (universités et sociétés pharmaceutiques) qui ont pour mission de mettre sur pied une plateforme de recherche et de découverte de nouveaux traitements anti-bactériens. Ce consortium se fixe pour objectif d’augmenter le nombre de composés actifs pouvant aboutir à des candidats testés en phase clinique I. Plus précisément, il vise d’ici à 2019 à identifier trois nouveaux composés « lead », deux nouveaux candidats possédant une activité antibiotique et une molécule testée en phase préclinique et clinique de phase I.
Au sein du consortium ENABLE, le Centre d’Ingénierie des Protéines de l’ULg travaillera en priorité avec l’Université d’Oxford afin d’étudier les interactions moléculaires entre des dérivés de la lactivicine et une classe d’enzymes bactériennes appartenant à la famille des PBPs (Penicillin Binding Proteins).