Couvrant une superficie au sol de 1.800 m², le premier bâtiment de bureaux passif ouvrira prochainement ses portes au centre de Liège. Le complexe englobera des bureaux, mais aussi un parking et deux appartements. Un projet porté par l’investisseur Matinau qui entend ainsi réconcilier construction passive et architecture.
Cherchant à offrir de la plus-value, le donneur d’ordre a fait appel à des architectes capables de concilier architecture, énergie et développement durable. Il a finalement jeté son dévolu sur l’Atelier du Plan9 de Liège, dirigé par les architectes Vincent Faniel, Denis Heuschling et Sandrine Quoilin. Ces derniers n’en sont pas à leur coup d’essai, et possèdent l’expérience et les connaissances nécessaires pour mener à bien ce type de projet. L’utilisation durable de l’énergie et de l’architecture constitue le principal atout du bureau d’architectes depuis près de 15 ans. Vincent Faniel, explique : « Dans une société de plus en plus complexe et de plus en plus mouvante, la recherche gagne en importance, et la force conceptuelle de l’architecture moderne est plus que jamais présente. »
Ce projet prendra place Rue de Fragnée, dans un quartier des Guillemins, en pleine reconstruction. Vu de l’extérieur, il s’inscrit parfaitement dans le gabarit de la rue, comme les prescriptions d’urbanisme l’exigeaient du reste. Pour que le volume des bureaux n’apparaisse pas massif, monolithique, voire rébarbatif, les architectes ont clairement divisé la façade. On y distingue ainsi des parties en retrait et des parties en saillie, qui sont habillées de verre et de plaques de ciment. Un volume soulignant encore la dimension dynamique de la façade semble littéralement émerger du complexe de bureaux. Sandrine Quoilin : « Nous avons revêtu cette partie d’un bardage en stratifié compact haute pression de couleur blanc neige. Un parking étant indispensable parce que le bâtiment réunit plusieurs fonctions. Nous avons mis au point un système d’accès unique basé sur un plan incliné mobile qui permet, grâce à un simple ascenseur, d’accéder sur deux niveaux en économisant de la surface au sol. »
Mi-étage
Le principal défi consistait surtout à concevoir un bâtiment flexible. Denis Heuschling : « Il est un fait que les entreprises ne restent pas éternellement au même endroit. Pendant la conception, nous ne savions pas qui seraient les prochains locataires, nous devions concevoir des espaces adaptables et plurifonctionnels. La conception architecturale est articulée sur l’énergie, mais nous voulions également trouver de façon créative une configuration spatiale agréable et ultra efficace dans le bâtiment. » Les architectes ont eu recours pour cela à des niveaux intermédiaires (des « split levels » ou mi-étages), qui favorisent la communication horizontale et verticale au sein du bâtiment. Cela constitue un autre atout important du concept. En regroupant plusieurs locataires sous le même toit, les architectes ont créé un cadre propice à la pollinisation croisée entre entreprises.
Hormis la division structurelle avantageuse, le bâtiment se caractérise également par la façon dont il utilise l’énergie, qui se traduit surtout par une enveloppe bien isolée. En d’autres termes, du triple vitrage et une isolation en polyuréthane de 18 cm pour les murs et de 30 cm pour les toitures végétales. Pour éviter la surchauffe, le verre a été revêtu d’un film invisible réduisant les apports calorifiques, tandis qu’une ventilation mécanique contrôlée à échangeurs thermiques crée, été comme hiver, un climat sain en limitant les déperditions.
Plus d’infos : www.plan9.be
Auteur : Philip Willaert