Les bières de la Brasserie de la Lienne sont appréciées jusqu’au Japon. Créée voici quatre ans, cette microbrasserie installée dans une ancienne fermette est le fruit d’une passionnée de bière qui y a entraîné son frère. Tous deux souhaitent grandir petit à petit et se spécialiser dans les éditions limitées.
Les jeunes microbrasseurs n’en sont pas encore revenus. Un patron de plusieurs bars au Japon, Mohan Tiwari, sensibilisé à la qualité de bières wallonnes, est venu spécialement à Liège, depuis Yokosuka, pour découvrir des brasseries de la région. C’est ainsi qu’il s’est rendu dans les installations de la microbrasserie de Mélissa et son frère Nicolas Résimont, la Brasserie de la Lienne, à Lierneux. « Le courant est très bien passé, nos bières lui ont plu, se souvient Mélissa. Séduit, le Japonais d’origine indienne a illico commandé deux palettes. « Nous avons pu lui en livrer une. L’autre va suivre. Il aimerait nous commander deux palettes tous les deux ou trois mois! »
Un bon début pour ces deux jeunes passionnés. En 2006, dans le cadre du cursus de bachelier en chimie à Rennequin Sualem, Mélissa Résimont réalise son premier brassin. Cinq ans plus tard, après un master en biologie des organismes et écologie à l’Université de Liège, elle trouve un travail en phytopharmacie. « Je faisais surtout de la paperasse et cela ne me plaisait pas trop. » Parallèlement, elle entreprend une formation en gestion de microbrasserie en cours du soir à l’IFAPME. Le week-end, pour décompresser, elle recommence à brasser. « Je visitais des brasseries et j’entraînais Nicolas, diplômé en industrie graphique, à brasser avec moi. Nous occupions notre temps libre à la réalisation de petits brassins hebdomadaires. » Leur premier matériel de brassage leur permet de réaliser des cuvées d’une dizaine de litres.
En 2012, suite à l’achat par Mélissa et son compagnon d’une fermette à Reharmont, dans la commune de Lierneux, les deux tiers du bâtiment restant libres, l’idée germe de créer leur brasserie. « Cela faisait quatre ans que nous étions passionnés par la bière. » Deux ans plus tard, ils quittent leur emploi respectif pour se lancer à corps perdu dans la création d’une microbrasserie. Dans l’ancienne fermette, une fois les travaux de rénovation achevés, le module de brassage, les cuves de fermentation et l’embouteillage prennent place.
Belgian Goat gardée en barrique de Belgian Owl
En 2013, la Brasserie de la Lienne est créée et la première cuvée commercialisée. Quatre bières, une blonde houblonnée, une blonde cuivrée, une brune et une noire, y sont actuellement brassées, à partir d’une eau d’une grande pureté. De temps à autre, des éditions spéciales complètent la gamme. La Belgian Goat est gardée dans une barrique ayant contenu du whisky Belgian Owl et achetée à Etienne Bouillon. « Nous venons de sortir la Woody, une brune ancienne, légèrement acidulée où l’on retrouve les notes de bois dues au vieillissement en barrique de chêne. Ces deux bières spéciales rencontrent beaucoup de succès. » D’autres recettes sont en cours d’élaboration.
Si, au début, la distribution reste très locale, ne dépassant pas les villages environnants, aujourd’hui, elle s’est bien étendue. « Mais, à part pour le Japon, notre objectif est de rester local, souligne Mélissa. Mon frère et moi, nous voulons faire ce que nous aimons pour pouvoir en vivre et rester dans notre fermette encore cinq ans. Depuis le début, nous avons pu nous agrandir petit à petit. » La brasserie de la Lienne compte des distributeurs à Liège, Namur, Bruxelles et Gand. Mais aussi en Norvège, aux Pays-Bas et en Autriche. Cette année, la microbrasserie est arrivée à 750 hectolitres par an, sa capacité maximale. « Cela a été plus vite que prévu. Nous devrons peut-être nous agrandir, mais nous sommes encore jeunes dans le métier. Notre objectif est de nous spécialiser dans des brassins spéciaux, des éditions limitées, des vieillissements en barrique. Et rester des artisans. »
Brasserie de la Lienne : Reharmont, 7 à 4990 Lierneux – Tel : 080/39.99.06 – www.brasseriedelalienne.be
