Un groupement d’employeurs est un dispositif légal innovant permettant à plusieurs sociétés de se regrouper pour engager ensemble un même collaborateur. Longtemps méconnue des entreprises, cette formule tend aujourd’hui à se développer. JobArdent, le groupement d’employeurs créé par la CCI ne fait exception à cette tendance. Au cours des dernières semaines, cinq nouveaux emplois ont vu le jour par son entremise.
Avoir cinq patrons plutôt qu’un seul : c’est le quotidien des travailleurs engagés au travers de JobArdent, le groupement d’employeurs de la CCI. Une formule originale offrant à ces collaborateurs un travail diversifié conjugué à la stabilité d’un CDI.
Adapté aux besoins des PME
Intéressant pour les travailleurs, le dispositif l’est également pour les entreprises membres du groupement. « De nombreuses PME aspirent à recruter certains profils, mais elles n’ont pas le budget nécessaire ou une charge de travail suffisante que pour justifier l’engagement d’un collaborateur à temps-plein, voir même à mi-temps », explique François Hurdebise, Responsable du groupement Job Ardent. « Cette solution leur permet de s’offrir de tels services à hauteur de quelques heures par semaine tout en bâtissant une relation de longue durée avec le collaborateur concerné. »
Croissance et diversification
Créé en 2011, Job Ardent a longtemps souffert d’un déficit de notoriété auprès des entreprises. « Au-delà de Job Ardent, c’est la formule des groupement d’employeurs dans son ensemble qui est longtemps resté méconnue des sociétés », poursuit François Hurdebise. La donne semble toutefois en train de changer.« Au cours des six derniers mois, Job Ardent a en effet recruté pas moins de cinq nouveaux collaborateurs.»
Une croissance attribuable à une meilleure connaissance du dispositif, à l’évolution des pratiques (l’économie du partage a le vent en poupe), mais aussi à l’apparition de nouveaux profils. « L’exemple le plus typique est celui du community manager. La nécessité pour les entreprises d’être aujourd’hui présentes et actives sur les réseaux sociaux nous a convaincus de l’intérêt de proposer un tel profil aux sociétés de la région. A raison puisqu’en quelques semaines, deux emplois ont ainsi vu le jour pour ce profil. »
Totalisant désormais 13travailleurs, Job Ardent ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. « En effet, les fonctions transversales pouvant faire l’objet d’un engagement partagé sont multiples : RH, conseiller en prévention, secrétaire, comptable… Les perspectives sont donc grandes pour les groupements d’employeurs », conclut François Hurdebise.
Clara Nokin (Community Manager) : « Tout le monde y trouve son compte »
Avant de rejoindre le groupement JobArdent, Clara a évolué durant 5 ans en tant que salariée au sein de la même entreprise. « Bien qu’enrichissante, cette expérience m’a appris que le fait de travailler chaque jour dans le même bureau, sur base d’horaires fixes, pouvait s’avérer pesant. Au sein du groupement en revanche, la routine n’a pas sa place. Chaque journée est différente et c’est ce qui me plait. »
Officiant en tant que community manager pour 5 sociétés, Clara a convenu de plages de travail pour chacune d’entre elles. « Ce cadre est essentiel au bon fonctionnement du groupement. Sans celui-ci, j’aurais le sentiment de me disperser. Mais il n’est pas rigide et me permet, de temps à autre, de permuter certaines plages en fonction de l’urgence du moment. A la fin du mois, j’informe François Hurdebise (ndlr : responsable du groupement d’employeurs JobArdent) du nombre d’heures consacré à chaque entreprise. Sur base de ce relevé, il leur adresse alors une facture. »
Et Clara de conclure : « La communication digitale est vraiment mon domaine de prédilection. Dans mes précédentes fonctions, ce travail ne représentait pas un temps-plein. Je devais donc compléter mon emploi du temps avec d’autres tâches. Ici, j’ai la chance d’être à 100% sur un travail de com’. Les entreprises, de leur côté, ont la possibilité d’avoir un community manager dans leurs rangs sans que cela ne dépasse leurs limites budgétaires. Tout le monde y trouve donc son compte. »
Nicolas Jacquemin – Directeur de BKS KNIVES
Basée à Lambermont, la firme BKS KNIVES produit et affute des couteaux pour le monde de l’industrie. « Nous sommes une PME, débute son directeur, Nicolas Jacquemin. Nous n’avons pas les moyens financiers ni la charge de travail nécessaire que pour recruter un community manager à temps-plein. Néanmoins convaincus de l’importance d’être présents sur les réseaux sociaux, nous avons vu dans le groupement d’employeurs une solution adaptée à notre situation. »
Le fait de devoir partager les compétences d’un collaborateur avec 4 autres sociétés n’est pas chose commune. « Mais cela ne pose aucun problème. Clara travaille pour nous 8 heures par semaine. Nous lui donnons carte blanche sur la manière dont elle souhaite organiser son temps de travail. Une flexibilité qui sied bien à sa fonction. Le fait qu’elle soit présente dans d’autres entreprises enrichit par ailleurs la manière dont nous envisageons notre communication digitale par le partage indirect de best practices. »
Très satisfait par cette formule qu’il considère dans l’air du temps, Nicolas Jacquemin espère avoir un jour l’occasion de rencontrer les différentes sociétés membres de JobArdent. « Ce serait intéressant de réunir employeurs et travailleurs pour apprendre comment d’autres fonctionnent et améliorer plus encore le concept. »
Justine Cuvellier : être ‘’la nouvelle’’ dans cinq entreprises différentes
Au mois de juillet dernier, le groupement d’employeurs JobArdent engageait Justine Cuvelier. Depuis lors, sous la casquette de community manager, cette dernière partage son emploi du temps entre cinq sociétés. « Loin d’être un frein, cette organisation originale m’a immédiatement plu. J’y ai vu l’opportunité de concilier la diversité des tâches d’un consultant indépendant à la sécurité d’emploi d’un salarié. »
Animer les sites, blogs et réseaux sociaux de différentes sociétés exige de s’imprégner de la culture et de l’activité de chacune d’entre elles. Mais là ne réside pas la principale complexité. « A mes yeux, le plus difficile était d’être ‘’la nouvelle’’ non pas dans une, mais dans cinq entreprises. » Une particularité aujourd’hui contournée : « Je pense avoir la faculté de facilement m’adapter aux personnes et aux situations. Cela m’a permis de rapidement m’intégrer au sein des équipes. »
Travaillant essentiellement depuis son domicile, Justine consacre, chaque semaine, une journée de travail à chacune des sociétés membres du groupement. Un horaire fixe qui autorise toutefois quelques libertés : « En fonction de l’actualité de l’une d’entre elles, je peux bien évidemment adapter ma journée de travail. Lorsque l’on travaille pour un groupement, rigueur et flexibilité sont la clé ! »
Laurent Mathy – Directeur d’IMMOCUBE
A la tête de l’agence immobilière IMMOCUBE, Laurent Mathy a recruté Justine Cuvelier, durant l’été 2019, par l’intermédiaire de JobArdent. « J’avais au préalable déjà entendu parler de la formule des groupements d’employeurs au travers d’articles de presse, notamment. Quand j’ai appris que la CCI cherchait à constituer un groupe d’entreprises pour permettre le recrutement d’un community manager, j’y ai vu l’opportunité de rencontrer nos besoins tout en apportant un concept innovant dans un secteur classique tel que l’immobilier. Mêlant compétences en infographie et talent photographique, le CV de Justine a achevé de me convaincre. »
Depuis lors, Justine consacre ses mardis à la gestion des réseaux sociaux de l’agence waremienne. « Le lundi, je fais un rappel aux autres membres de l’équipe pour les inviter à nourrir Justine en matière : une vente enregistrée, un nouveau bien à présenter…Il faut l’en informer. Elle peut ainsi s’imprégner de ce qui fait l’actualité de notre société tout en planifiant au mieux des communications pour les différents jours de la semaine. »
Plus d’infos : François Hudebise – 0494/12.85.49 – fh@ccilvn.be
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