C’est probablement une petite révolution qui se profile en faveur de la décarbonation de la production d’acier : ArcelorMittal, leader mondial de l’acier, et John Cockerill, leader dans le développement d’installations de traitement de l’acier et d’électrolyseurs, ont annoncé des projets de construction de la première usine au monde d’électrolyse du fer à basse température à l’échelle industrielle.
« Cette technologie peut apporter une contribution significative à la lutte contre le réchauffement climatique » se réjouit Sébastien Roussel, Président de John Cockerill Industry.
« L’électrolyse directe est une technologie révolutionnaire » précise de son côté Brad Davey, EVP & Head of Corporate Business Optimisation chez ArcelorMittal. « Bien qu’elle doive encore mûrir, elle pourrait révolutionner le mode de fabrication de l’acier, en éliminant totalement le carbone de l’élaboration de l’acier. »
Les deux groupes travaillent ensemble depuis quelques années sur un processus électrochimique innovant de transformation de l’oxyde de fer en plaques de fer. Le projet achevé avec succès, anciennement connu sous le nom de SIDERWIN, a jusqu’à présent bénéficié d’un financement public dans le cadre du programme Horizon 2020 de l’Union européenne. Outre ArcelorMittal et John Cockerill, les partenaires du projet étaient EDF, Tecnalia, Quantis, l’Université d’Aveiro, l’université technique nationale d’Athènes, l’université norvégienne des sciences et technologies, Dynergie, Recoy, CFD Numerics et Mytilineos. La prochaine phase du projet sera menée dans le cadre d’un partenariat exclusif entre ArcelorMittal et John Cockerill.
« Nous travaillons depuis un certain temps sur la technologie de l’électrolyse directe en raison du potentiel qu’elle offre pour décarboner la fabrication de l’acier » explique Brad Davey. « Notre procédé à basse température et à haut rendement énergétique ayant fait ses preuves au niveau pilote, la prochaine étape naturelle pour nous est de passer à une installation industrielle. Nous avons l’intention d’atteindre cet objectif d’ici quatre ans et d’être les premiers au monde à produire de l’acier à grande échelle par électrolyse à basse température. »
L’usine Volteron™, qui dans une première phase produira entre 40 000 et 80 000 tonnes par an de plaques de fer, devrait entrer en production en 2027. Une fois que la technologie aura fait ses preuves à cette échelle, il est prévu d’augmenter la capacité annuelle de l’usine pour la porter entre 300 000 et 1 million de tonnes. La localisation de l’usine n’a pas encore été précisée.
(Sur la photo, François Michel, Brad Davey et Pedro Pendes représentant John Cockerill et ArcelorMittal)