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La grande majorité des Belges ouverte à un nouvel emploi…

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3 Belges sur 4 sont ouverts à un nouvel emploi et 32 % d’entre eux sont même activement à la recherche d’un nouvel emploi. Cette proportion est encore plus élevée chez les jeunes : parmi les jeunes d’une vingtaine d’années, 83% sont ouverts à un nouvel emploi, tandis que chez les plus de 50 ans, cette proportion tombe à 69%.

Selon l’agence de recrutement Page Personnel, cela est dû à un changement de mentalité chez les candidats. La population considère de plus en plus le travail comme une transaction, et si les travailleurs estiment ne pas en tirer ce dont ils ont besoin, ceux-ci n’hésitent pas à chercher une alternative. 

Les Belges semblent peu fidèles à leur employeur actuel : une part importante du marché, soit trois quarts des Belges, est ouverte à un nouvel emploi. 32 % des Belges sont même actuellement à la recherche d’un nouvel emploi de manière active, et souhaiteraient quitter leur emploi actuel dans les six mois à venir. Trente autres pour cent changeraient d’emploi si la bonne occasion se présentait, ou n’excluent pas de changer d’emploi. Même les personnes qui n’ont commencé à travailler pour un employeur que l’année dernière sont déjà à la recherche d’un nouveau défi : parmi les Belges qui ont commencé l’année dernière, un sur trois est déjà activement à la recherche d’un nouvel emploi.

La loyauté augmente avec l’âge 

Les jeunes, en particulier, ne font pas preuve d’une grande loyauté à l’égard de leur employeur. L’ouverture à un nouvel emploi est la plus forte chez les personnes dans la vingtaine. Parmi eux, 83 % sont ouverts à un nouvel emploi. Selon Olivier Dufour, de Page Personnel, cela s’explique par les attentes des jeunes à l’égard de leur emploi. «La jeune génération, en particulier, attend un emploi intéressant qui corresponde à ses valeurs et lui apporte du sens », explique-t-il. « Un autre facteur important est la possibilité d’apprendre et d’expérimenter différentes parties de l’entreprise dans le cadre de leur travail. »

De leur côté, les plus de 50 ans sont les moins ouverts au changement d’emploi. Cela peut s’expliquer par le fait qu’ils travaillent depuis plus longtemps et qu’ils ont dès lors acquis une certaine loyauté, mais aussi par la crainte de ne pas pouvoir trouver un autre emploi.

En outre, ils ont souvent accumulé des avantages grâce à leur longues carrière et expérience et ne veulent pas les perdre. En effet, sur le marché du travail belge, l’âge est le critère de discrimination à l’embauche le plus prévalent. C’est ce que montrent, entre autres, des études antérieures de PageGroup. Pourtant, même dans cette tranche d’âge, 69 % des personnes interrogées restent ouvertes à un nouvel emploi.

Le travail est de plus en plus considéré comme une transaction 

Outre une différence d’âge, on constate également une différence notable d’attitude envers le travail avant et après la pandémie. Avant 2019, dans une enquête similaire de Page Personnel, 43% des Belges déclaraient ne pas être ouverts à un nouvel emploi. En 2022, ils ne sont plus que 25 %. Ce chiffre était encore plus bas pendant la pandémie, avec le taux le plus bas en 2021, lorsque seulement 15 % des Belges ne souhaitaient pas rester chez leur employeur.

Selon Page Personnel, ce changement s’explique par une évolution culturelle. Les gens considèrent de plus en plus le travail comme une transaction plutôt que comme une source d’épanouissement. Les avantages émotionnels qui étaient autrefois attachés à un emploi, tels que la passion, la raison d’être et la récompense, proviennent désormais d’autres sources, comme la famille et les amis. 

« La loyauté est morte »

Selon Olivier Dufour de Page Personnel, un emploi doit répondre à certaines exigences. Si ces exigences ne sont pas remplies, les freins à une décision de partir sont par conséquent moins importants. « La loyauté est morte, les travailleurs ne restent pas forcément dans une organisation parce qu’ils l’aiment. Aujourd’hui, il n’est pas rare que les gens démissionnent sans avoir un autre emploi. Ils n’ont pas peur de le faire s’ils estiment que leur emploi ne répond pas à tous leurs besoins, » a déclaré Olivier Dufour. Il ne s’agit pas nécessairement d’une question de satisfaction au travail, mais plutôt de la conjonction de plusieurs facteurs. Même lorsque la satisfaction au travail est élevée, les employés cherchent d’autres solutions lorsque leurs attentes ne sont pas satisfaites.

Ce changement culturel est lié à un changement d’attitude des candidats. « Les employés sont aujourd’hui en mode projet. Ils veulent des expériences et des possibilités d’acquérir des compétences, plutôt qu’un emploi à long terme », selon Olivier Dufour.

En outre, les travailleurs ont de plus en plus accès à l’information. Ils ont une meilleure visibilité sur les alternatives et sont constamment informés des nouvelles offres en ligne, par exemple via LinkedIn. Le travail à domicile leur donne plus de possibilités de contacter des recruteurs et d’autres entreprises pendant leurs heures de travail.

Encore plus de recherche d’emploi en cas de mauvaise conjoncture 

La motivation à rechercher un autre emploi n’est pas atténuée par une mauvaise situation économique. Au contraire, 42 % des salariés belges sont tout simplement plus enclins à chercher un autre emploi lorsque la conjoncture est moins bonne. C’est précisément la raison pour laquelle Olivier Dufour conseille aux entreprises de continuer à promouvoir les initiatives visant à améliorer la rétention.

« Les employeurs devraient se concentrer sur leur stratégie de rétention et être plus créatifs en offrant aux employés différentes expériences pour les persuader de rester. La mobilité interne devient de plus en plus importante. »

photo:Geralt-Pixabay

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Publication par communiqué de presse.
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