De plus en plus, les titulaires de professions libérales aiment s’associer. Les motivations sont nombreuses et diverses : offrir un service plus complet, partager le coût d’investissements lourds, disposer d’un espace de travail plus adapté, réduire ses horaires…
Travailler en association comporte toutefois des risques. Comme dans un mariage, le partenaire peut décevoir ou évoluer différemment. La mésentente peut s’installer. Il est donc nécessaire de ne pas s’engager à la légère et de se poser les bonnes questions avant de démarrer. En commençant par celle-ci : comment se séparer ? Il est indispensable de rédiger un contrat d’association très clair pour éviter les discussions.
Dans la plupart des cas, l’activité des partenaires restera distincte. Cela signifie créer une structure (société, asbl…) à laquelle chacun paiera un loyer ou un forfait en contrepartie d’un service. Chaque associé perçoit ses revenus et paie une somme convenue pour la mise à disposition d’un cabinet et de matériel, ou de l’intervention d’un secrétariat. Cela permet à chacun de travailler à son rythme. Dans une minorité de structures, tout est mis en commun et les associés déterminent les règles selon lesquelles chacun percevra un revenu.
Le financement
L’aide d’un comptable est indispensable pour réaliser un plan financier et vérifier que l’investissement ne risque pas de mettre les associés en difficultés. Il ne faut pas calculer au plus juste car les mauvaises surprises sont fréquentes. Les témoignages sont nombreux. Tantôt, il a fallu revoir l’isolation, l’éclairage, le carrelage… Les amateurs pour deux des quatre cabinets à louer ont changé d’avis…
Le plan financier impose des choix fondamentaux. Faut-il créer une indivision, une société ou une asbl ? Faut-il scinder l’immobilier des autres investissements ? En cas d’embauche de personnel, où “loger” le(s) collaborateur(s) ?
Selon la formule choisie, les frais ne sont pas les mêmes, la responsabilité des parties prenantes est différente et la fiscalité diffère. Un montage avantageux les premières années peut s’avérer bien moins intéressant lorsqu’on veut liquider ou stopper l’association. Il faut une solution sur mesure.
Lorsque le plan financier est prêt, vient l’heure du financement et donc de la banque. Ici aussi, il est nécessaire de consulter et d’obtenir un conseil adapté à la situation spécifique. Un jeune qui débute n’a pas l’épargne d’un confrère plus aguerri. Chaque associé peut apporter la même somme… ou pas ; sous forme de capital ou de prêt remboursable selon des modalités à déterminer.
Votre partenaire bancaire vous écoutera avec attention pour bien comprendre le projet, ses objectifs, les intervenants et le timing de mise en œuvre. Il devra savoir quand le projet sera concrétisé et quand le crédit pourra être remboursé et dans quelles conditions. Comme le comptable, le conseiller bancaire peut conseiller et proposer des pistes quant à la meilleure manière de financer votre projet. Il identifiera les points d’attention pour que l’association se construise en toute sérénité.
(Source : Ronan Kermer, responsable segment professions libérales médicales & dirigeants d’entreprises, CBC Banque – photo : CBC Banque)