
Il y a tout juste un an, le Gouvernement wallon s’était fixé pour objectif à un retour à l’équilibre budgétaire en 2029. Depuis, le premier budget de la législature a été voté, et ajusté. Sa lecture montre la complexité de l’objectif. Et les dernières perspectives budgétaires du Bureau fédéral du Plan, avec données de l’IWEPS, montrent que cet objectif ne sera pas atteint sans efforts supplémentaires.
AKT en analyse les implications pour la Wallonie.
Point de départ : le budget wallon de 2025
Chaque année, le budget initial est ajusté en fonction de l’évolution de la situation économique (croissance, inflation, taux d’intérêt). Cette année, l’ajustement ne remet pas en cause les grands équilibres budgétaires initialement voté par le Parlement wallon (voir « Soldes budgétaires » du tableau, ci-dessous).
Notons toutefois quelques évolutions significatives du côté des dépenses : 10 millions d’euros qui ont été dégagé pour la cybersécurité (suite logique de la cyberattaque dont a été victime le Service Public de Wallonie), 23 millions d’euros supplémentaires pour les crèches et 5 millions d’euros pour la protection de la biodiversité.
Soldes budgétaires pour la Région wallonne (en millions d’euros)
Le tableau ci-dessous synthétise les principaux équilibres budgétaires :

L’équilibre budgétaire ne serait pas atteint en 2029
Alors que le gouvernement wallon s’était fixé un objectif de retour à l’équilibre budgétaire à l’horizon 2029, les dernières perspectives du Bureau fédéral du Plan, en collaboration avec l’IWEPS, montrent qu’à politique inchangée, cet objectif ne sera pas atteint. Le déficit, estimé à 2,2 milliards d’euros cette année, devrait diminuer progressivement pour atteindre 1,3 milliard d’euros en 2029.
Évolution du solde de financement

Cette réduction progressive du déficit s’explique notamment par la baisse des dépenses liées au Plan de relance, à la suppression du chèque-habitat, à la diminution de la croissance du fonds des communes et à la non-indexation des aides à la promotion de l’emploi (APE).
Toutefois, cette amélioration est partiellement neutralisée par la hausse des charges d’intérêt sur la dette, la disparition progressive du mécanisme de transition de la loi spéciale de financement et la baisse des droits d’enregistrement et de succession décidée en début de législature.
Une situation comparable dans les autres entités
Ce constat ne concerne pas seulement la Wallonie : toutes les entités fédérées du pays s’éloignent de leur trajectoire budgétaire annoncée. À l’horizon 2030, le déficit de la Communauté française et de la Région bruxelloise serait encore de 1,8 milliards d’euros, et serait de 2,6 milliards d’euros en Flandre.
Par ailleurs, force est de constater que le contexte économique international reste complexe et ne devrait pas pousser la croissance régionale.
Il faut donc s’attendre, dans les prochaines années, à voir le contexte budgétaire régional rester sous pression. Les recherches d’économies resteront transversales et les moyens disponibles pour de nouvelles politiques rares.
(Source : Olivier Pauwels / AKT for Wallonia – Photo : Pixabay))