
Simple ambition esthétique ou moteur de créativité et d’innovation, ou encore vecteur de croissance : le design se répand dans le monde économique. La preuve avec une galerie de portraits éclairants sur la multitude de facettes déclinées au sein des entreprises. Une sélection effectuée en collaboration avec Wallonie Design. Aujourd’hui, rencontre avec Nicolas Bovy, gestionnaire technique et immobilier, designer points de vente chez Tricobel.
Quelle est votre activité ?
« Le groupe Tricobel, sous la direction de Christophe et Maxime Meeckers, père et fils, est propriétaire de l’enseigne Espace Mode, dix magasins multimarques en Wallonie. »
Qu’est-ce qui vous a motivé à faire appel à un designer ?
« Architecte d’intérieur de formation, depuis une dizaine d’années, je travaille sur l’aménagement intérieur des points de vente et l’évolution d’un concept d’aménagement. Il nous a semblé utile de repartir d’une feuille blanche pour prendre un peu de hauteur et de recul par rapport à ce qu’on avait identifié comme problèmes au niveau de l’expérience client, de manière aussi à faire évoluer notre méthodologie. »
Pourquoi avez-vous fait appel à un designer extérieur ?
« Depuis des années, nous veillons à investir dans un équipement qualitatif et performant par rapport à la concurrence. De manière à sortir la tête du guidon, on a fait appel à Romain Thiry de Super Espace. Démarrée en août 2024, la mission vise à améliorer le positionnement. Romain nous a fourni un audit sur base de l’aménagement réalisé au magasin de Nandrin en 2023. Suite aux différents constats, cet audit s’est transformé en accompagnement pour améliorer ce qui pouvait l’être dans le cadre du concept. »
Que voulez-vous changer exactement ?
« Le design des magasins. Une attention particulière est accordée à la conception architecturale des bâtiments, ainsi qu’à leur aménagement intérieur pour créer l’expérience client la plus optimale. Tout est étudié avec minutie pour créer un environnement accueillant. »
Était-ce votre première expérience ?
« Non, en 2018, nous avions déjà établi une charte graphique avec un rebranding de la marque et un nouveau logo. La marque étant portée par de nouvelles ambitions, il était important de faire évoluer son apparence à l’image des collections et des clients. »
Quels challenges rencontrez-vous dans cette collaboration ?
« Nous rencontrons des challenges positifs et constructifs. Romain doit s’immerger dans un concept Espace Mode sur lequel il n’a pas participé. Il faut lui expliquer comment on en est arrivé à poser certains choix. En ayant connaissance de ceux-ci, il a, bien sûr, la liberté d’émettre un avis sur ce qu’il considère comme améliorable. Moi-même architecte d’intérieur en interne, je dois pouvoir prendre du recul par rapport à mon propre travail et être capable d’accueillir la critique, positive ou négative, de manière à avoir une vision d’ensemble et dégager, avec les différents intervenants, ce qui nous semblera utile et profitable au final. »
Comment gérez-vous le coût ?
« Nous devons évidemment réfléchir au coût que cela représente dans chaque magasin. Selon le magasin, certains postes peuvent avoir un coût plus élevé que la moyenne, mais nous veillons à stabiliser sur le global un coût au m² aménagé, les indexations de certaines années nous imposent aussi de revoir certains choix. »
Selon vous, le design va-t-il impacter la satisfaction de vos clients ?
« On l’espère vraiment. Le résultat de cette collaboration avec Super Espace sera concrétisé dans le cadre du prochain relooking de notre magasin d’Erpent. Un magasin de 1 400 m² ouvert en 2012, intégralement relooké avec un chantier qui commencera début août pour une ouverture dans la première quinzaine de septembre 2025. »