Dans un monde toujours plus numérisé, le secteur de la presse fait la grimace. Loin de se laisser refroidir par ce contexte peu exaltant, la jeune hutoise Pauline Michel vient de lancer son propre magazine. Baptisé In’fluence, ce bimestriel s’appuie sur la plume de blogueuses influentes. Rencontre avec celle qui fait souffler un vent de fraicheur sur la presse féminine.
Lancer, à l’heure actuelle, son propre magazine papier : il fallait oser…
P.M. : « Ce magazine est né d’un double constat. Tout d’abord, la presse féminine traditionnelle souffre aujourd’hui d’un manque de moyens et de créativité entraînant une érosion de son lectorat. Les blogueuses mode, ensuite, rencontrent un succès grandissant. Partant de cet état de fait, j’ai cherché à créer un support mixant la plume créative des blogueuses aux codes et à la rigueur de la presse féminine. J’ai consacré mon mémoire de fin d’études à la faisabilité d’un tel média. Une démarche qui m’a convaincue de tenter l’aventure. »
Pourquoi avoir opté pour un support papier ?
P.M. : « La réflexion initiale portait sur un support numérique. Quatre numéros ont été créés en ce sens et postés sur le site du magazine. Mais rapidement, de nombreux lecteurs nous ont fait part de leur envie de disposer de ce contenu en format papier. Nous avons donc embrayé en ce sens. Contrairement à ce que l’on croit, le papier n’est donc pas mort ! »
Autour de quels sujets s’articule le contenu d’In’fluence ?
P.M. : « C’est un magazine mode, beauté et lifestyle. On y retrouve des tutos make-up, des tendances vestimentaires, des portraits de créateurs, des adresses gourmandes, des destinations de voyage… »
Quelles sont les sources de financement du magazine ?
P.M. : « Les abonnements et la publicité. Etant donné que l’on reproche souvent aux magazines féminins d’être encombrés par la pub, nous allons veiller à proposer des annonces plus personnalisées, proposant également un contenu rédactionnel. »
Comment vous sentez-vous dans votre rôle de rédactrice en chef ?
P.M. : « C’est un travail de chef d’orchestre qui me procure énormément de plaisir. J’assiste aux shootings, je relis les textes qui me sont envoyés… Coordonner le travail de 24 personnes (dont 13 blogueuses) n’est pas une mince affaire, mais jusqu’à présent, cela fonctionne. Plus qu’un magazine, j’ai le sentiment d’avoir, avant tout, créé une équipe. »
Depuis le début de cette aventure, vous avez pu compter sur le soutien du VentureLab…
P.M. : « En effet, j’ai plus particulièrement été suivie par Luc Pire, un entrepreneur qui connait bien le monde de l’édition ! L’aide du VentureLab a été précieuse. Essentielle même. Sans cet incubateur, j’aurais été incapable de me donner une image, définir un business plan, négocier un contrat… Là où mes connaissances atteignaient leurs limites, le VentureLab a pris le relais. C’est également grâce à cette structure que nous avons pu établir un partenariat avec le groupe L’Avenir qui nous apporte son aide sur le plan logistique, marketing et commercial. »
Où peut-on se procurer In’fluence ?
P.M. : « Le magazine peut être acheté sur notre site internet (en format papier ou numérique). On peut également le trouver dans certaines boutiques et restos affichant un philosophie proche du magazine. Notons encore que, le site étant pas mal consulté en France, nous espérons nous étendre à l’Hexagone, dès 2018, en intégrant éventuellement des blogueuses françaises dans l’équipe de rédaction. »
La jeune entrepreneuse du mois
- Nom: Pauline Michel
- Âge: 22 ans
- Formation : Master en Journalisme (Université de Liège)
- Société: In’fluence Magazine
- Concept: un trimestriel mixant les codes de la presse féminine et la plume créative de blogueuses mode.
In’fluence Magazine : www.in-fluencemagazine.be