Hainaut

Adnan Uzun de Caro Maintenance souligne l’importance des formations techniques

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Chaîne d’interviews de membres entreprenants

Jean Fadel, Administrateur Délégué de Full Services et la CCI Hainaut tendent le micro à Adnan UZUN, Administrateur Délégué Caro Maintenance.

Propos recueillis par Tatiana Hamaide.

Adnan UZUN, Administrateur Délégué de Caro Maintenance (et de XL Group)

Quel est votre parcours professionnel et qu’est-ce qui vous a mené, vous Liégeois de souche, à développer vos activités sur Charleroi ?
J’ai d’abord fait un graduat en marketing que j’ai complété par une formation en gestion d’entreprise à l’Université de Liège. Ensuite, j’ai travaillé quelques années à Charleroi et à Liège dans l’intérim pour devenir, à 29 ans, directeur d’agence. Liégeois de souche, c’est grâce à cette première expérience professionnelle que j’ai pris goût à la vie carolo et à la chaleur qui s’en dégage. Après un autre défi à Anvers pour parfaire mon néerlandais, j’ai rencontré Xavier Laloux, un véritable entrepreneur wallon, qui m’a proposé de démarrer avec lui des activités sur Charleroi.
Fort de ma première expérience carolo, j’ai tout de suite accepté le challenge, parce que c’était pour moi l’occasion aussi de démarrer une activité ‘from scratch’. J’ai ainsi lâché mes avantages d’une grande société d’intérim pour endosser un rôle d’entrepreneur en 2002. Au début, à Charleroi, il ne s’agit que d’une équipe de 3 personnes et nous n’agissons que dans les travaux de nettoyage industriels, principalement en sidérurgie. Au fi l des ans, nous développons d’autres activités. Après 17 ans, je me retrouve Administrateur Délégué de diverses entreprises autour des métiers de l’assistance industrielle et du Facility : Caro Maintenance nettoyage industriel, BELCC0 Nettoyage (de bureaux et tertiaires), CIS (rénovation), TMS (maintenance industrielle), Nord Dépoussiérage (en France), Caro Désamiantage, XL humidité, soit 270 personnes à Charleroi … Par ailleurs, je suis Administrateur Délégué de XL Group qui représente aujourd’hui, en Belgique et en France, 7.500 personnes dans toutes une série d’entreprises tournées vers le service Facility.

 

La maintenance signifie “activité industrielle”? Comment voyez-vous l’avenir du secteur ?
Je suis très inquiet pour l’avenir de ce secteur industriel lourd. On vit une période compliquée et, en Wallonie, on voit une érosion de l’industrie lourde. On connaît tous Caterpillar, l’imprimerie Helio, Nexans, NLMK Clabecq et d’autres situations difficiles de ce genre. On voit arriver de plus en plus de travailleurs étrangers, de détachements, et on est victime d’un véritable dumping social. A juste titre, nous avons toujours privilégié, dans nos entreprises, de la main d’œuvre locale et de mettre en avant des programmes de formations intensives, qui nous ont toujours permis de créer un critère de différenciation auprès de nos clients. Ces derniers ne nous appellent plus pour des travaux de peu de valeur ajoutée, ils nous contactent pour des travaux qui nécessitent d’être en présence d’opérateurs qualifiés et formés à la sécurité. C’est certainement le cas dans des secteurs comme la pétrochimie, le pharmaceutique, qui nécessitent des moyens techniques, une logistique importante, et de vrais techniciens.

Si vous étiez décideur politique, voire Ministre, donnez-nous un geste fort que vous tenteriez ?
Je changerais complètement le système scolaire ! Je mettrais beaucoup plus en avant des filières techniques et la possibilité de faire de la formation en alternance, c’est-à-dire un mixte de périodes scolaires et de vie en entreprise. Cela permettrait de mieux répondre à la demande du marché d’avoir des opérateurs de plus en plus qualifiés. Et plus de jeunes feraient le choix de la filière technique, plutôt que de s’y retrouver par élimination.

Quelle est votre plus grande fierté personnelle ?
Créer de l’emploi. En tant qu’entrepreneur, je suis un adepte d’Adam Smith : on se doit de créer de la valeur, mais on ne peut pas la thésauriser. Ma devise est « la richesse pour tous ». Ce qu’on gagne, on doit le réinvestir pour l’intérêt du plus grand nombre.

Quels sont vos projets pour le futur ?
Nous digitalisons de plus en plus tout ce qu’on peut faire en termes de prestations et de reporting pour nos clients. Nous développons aussi d’autres activités connexes, de type automation, pour créer de la valeur. Afin de survivre dans des métiers comme les nôtres, ce ne sont pas nécessairement les plus grandes entreprises qui vont s’en sortir, mais celles qui vont s’adapter aux besoins du marché. Aujourd’hui, ce marché nous demande un reporting efficace, des photos claires et précises, consultables à distance et à tout moment, et de la performance dans nos prestations. A titre d’exemple, dans le cadre d’un projet de désamiantage, nous avons proposé à un client de travailler avec un système de caméra 3D pour qu’il puisse donner ses instructions en live à nos opérateurs qualifiés opérant sur place au désamiantage.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes entrepreneurs ?
Y croire, faire preuve de beaucoup de volonté, ne jamais renoncer. Et, selon moi, la définition de l’entrepreneur peut être : « Quelqu’un qui sait saisir sa chance et surtout surmonter sa malchance, peut devenir entrepreneur ».

 

Caro Maintenance en quelques mots et chiffres…

  • Secteur d’activité : Assistance industrielle, Facility
  • Type de services : Maintenance électro mécanique , Nettoyage, Peinture, Filtration, Sablage, Rénovation, Désamiantage, traitement humidité
  • Date et lieu de la création : créée depuis plus de 15 ans, à Jumet (Charleroi)
  • Nombre d’employés : 270 pers.
  • Chiffre d’affaires : 26,5 millions d’euros
  • Références clients : AGC, Delhaize, APERAM, INEOS, Industeel, Baxter,…
  • Atouts et autres spécificités : Certifié VCA** (certification en matière de santé-sécurité)

Plus d’infos : www.caro-maintenance.be

 

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