Logée au cœur du Liege Science Park, la société LaCAR est spécialisée dans le développement de solutions de diagnostic génétique moléculaire. Dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, l’entreprise liégeoise a mis au point un test salivaire. Un outil de diagnostic rapide que d’autres sociétés du parc scientifique ont décidé d’adopter pour tester, et rassurer, leurs collaborateurs.
Photo : Benoit Granier, Directeur général d'Unisensor et Arnaud Allaer, Manager de LaCAR.
Depuis quelques semaines, un sentiment de sérénité retrouvée règne dans les laboratoires d’Unisensor. A l’origine de cet apaisement ? Les tests de dépistage du Covid 19 désormais effectués de manière hebdomadaire auprès des collaborateurs de la firme. « Depuis le début de la pandémie, les membres de notre personnel étaient logiquement inquiets lorsqu’ils devaient se rendre au travail », débute Benoît Granier, Directeur général. « Malgré le respect des règles sanitaires, il subsistait la crainte de contracter le virus ou de le transmettre à un collègue. Ce climat anxiogène, conjugué aux mises en quarantaine répétées lors de l’apparition de symptômes supposés, déteignait immanquablement sur l’ambiance de travail. Aussi, lorsque nous avons eu vent que la réponse des tests proposés par la société LaCAR était rendue en moins de 24h, nous n’avons pas longuement hésité. »
Un résultat en 60 minutes
Etablie, tout comme Unisensor, dans le parc scientifique du Sart-Tilman, LaCAR est spécialisée dans le diagnostic moléculaire sans extraction d’ARN. Dans le cadre de la lutte contre le Covid 19, cette jeune entreprise de 15 collaborateurs a développé différents kits de diagnostic, dont un test salivaire très simple d’utilisation. « Un échantillon de salive est récolté dans un tube prévu à cet effet », explique Arnaud Allaer, Manager. « En 60 minutes, contre plusieurs heures pour un test PCR, nos machines sont en mesure de révéler la présence, ou non, du virus dans la salive. »
Baptisée LAMP, cette technique offre des résultats extrêmement fiables. « Le test PCR nasopharyngé demeure bien évidemment la référence », poursuit Arnaud Allaer. « Mais notre test compense son léger manque de sensibilité par sa rapidité de réalisation et, par conséquent, sa capacité à tester un très grand nombre de personnes. Il s’inscrit donc comme un parfait complément au test PCR dans le but d’opérer un premier tri. »
Au retour des congés
Lorsque LaCAR a développé ce test salivaire, son ambition n’était pas de le proposer à un public d’entreprises. « Nous l’avons toutefois utilisé chez nous dans le but d’isoler d’éventuels collaborateurs positifs. Rapidement, nous avons constaté que ce diagnostic régulier constituait un réel plus pour notre équipe. Nous avons alors pensé que d’autres sociétés du parc scientifique seraient heureuses d’en bénéficier. »
LaCAR analyse désormais de nombreux tests en provenance d’entreprises voisines. « Au mois de janvier, nous doublerons notre capacité de testing. Une augmentation qui sera sans doute la bienvenue au lendemain des congés de fin d’année. »
Sur base volontaire
Utilisatrice de la première heure, Unisensor entend bien poursuivre le mouvement. « Cela représente bien évidemment un coût pour l’entreprise (ndlr : +/- 25 € par test), mais le résultat en vaut la peine », souligne Benoît Granier, qui précise : « Ces tests sont réalisés dans le plus strict respect de la vie privée et exclusivement sur base volontaire. Même s’il n’existe aucune contrainte, tous nos collaborateurs sont aujourd’hui désireux d’y avoir recours. Cela les rassure, ce qui favorise le retour à un climat de travail serein. Plutôt que de rester les bras ballants, ces tests sont également une manière de participer à la lutte contre la pandémie.»
Au sein des parcs scientifiques wallons, d’autres entreprises actives dans les sciences du vivant auraient les compétences pour étendre ce service de dépistage en entreprise. Peut-être se laisseront-elles inspirer par l’exemple de LaCAR…