La Belgique, les Pays-Bas et la Rhénanie du Nord-Westphalie ont franchi une nouvelle étape mardi en vue d’implanter le télescope Einstein dans la zone frontalière des trois pays.
Ils ont en effet signé à Dol une déclaration d’intention concernant la voie à suivre pour la candidature officielle commune des trois pays.
Un projet unique
Pour le Ministre wallon de l’Économie et de l’Innovation, Willy Borsus, « le télescope Einstein est un projet d’envergure qui incarne un secteur (scientifique et de l’aérospatial) occupant une place de choix dans l’économie wallonne. Le futur site est voué à devenir un centre de référence international. Vivier unique de recherche et de science, il donnera également une impulsion forte à l’économie locale et à la création d’emplois, directs comme indirects, car de nombreuses entreprises seront impliquées dans la construction, la mise en œuvre et le maintien du site. »
Selon une récente étude d’EKLO, la part d’emplois générés en Wallonie par l’activité générée et induite par la conception, la construction et l’exploitation du Télescope Einstein peut être estimée à :
- emplois directs : 6,24 ETP par million d’euros investi en Wallonie
- emplois totaux : 10,73 ETP par million d’euros investi en Wallonie.
Notons aussi que 4.234 acteurs économiques wallons ont une taille critique minimale pour prétendre participer activement au projet. Ces entreprises représentent actuellement un volume d’emplois de près de 110.000 équivalents temps plein (ETP).
Au-delà des retombées économiques, le projet promet d’impacter l’Euregio, la Belgique et la Wallonie tout comme le CERN à Genève a marqué l’Europe sur les plans sociétal, technologique et scientifique. Des techniques et technologies avant-gardistes seront indispensables pour relever les défis du projet, engendrant des avancées majeures dans des domaines tels que l’optique de précision, la cryogénie, et la technologie laser. Ces avancées positionneront le savoir-faire wallon sur le devant de la scène internationale et renforceront l’importance des sciences physiques, astronomiques et géologiques dans le développement économique régional.
Pour rappel, le site du Télescope Einstein a le potentiel de devenir un point d’attraction mondial, y compris en tant que destination touristique. En tant que première mondiale en matière de science, sa localisation au cœur d’une région déjà prisée pour ses atouts touristiques pourrait, avec une stratégie adaptée, le propulser comme une attraction majeure à l’échelle européenne et mondiale.
L’accord a été signé hier par des représentants de la Belgique fédérale, de la Flandre, de la Wallonie, de la Communauté française, de la Communauté germanophone, de l’État fédéral allemand de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, du gouvernement néerlandais et de la province néerlandaise du Limbourg.
Le Télescope Einstein, c’est quoi ?
Le projet de Télescope Einstein a pour objectif de créer le plus grand laboratoire mondial de troisième génération en matière de détection d’ondes gravitationnelles afin de tenter de mieux comprendre la théorie du big bang. Ce télescope permettra d’observer l’univers par le biais des ondes gravitationnelles. Celles-ci proviennent des événements extrêmes de l’univers et contiennent des informations sur la nature des trous noirs et des étoiles à neutrons et sur les premiers instants après le big bang.
Les caractéristiques du télescope sont les suivantes : 250 mètres sous terre, en forme de triangle dont les sommets sont reliés par des bras de détection de 10 kilomètres chacun. Un observatoire souterrain est la meilleure garantie pour des observations optimales et peu bruyantes.
Outre les efforts conjoints de la Belgique, de l’Allemagne et des Pays-Bas, la Sardaigne italienne travaille également sur des recherches qui devraient déboucher sur un cahier des charges pour la construction du télescope Einstein. Une décision au niveau de l’UE sur le lieu d’implantation est attendue vers 2026.
(Photo copyright Marco Kraan Nikhef)
