Liège-Verviers

Le Liégeois Flaviano Sangiorgi a participé à la Fashion Week de New-York

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Voilà un événement extraordinaire dans la vie d’un jeune styliste italo-liégeois de 25 ans ! Flaviano Sangiorgi est de retour de New-York où il a participé à la fameuse Fashion Week. L’organisation l’avait repéré sur les réseaux sociaux où il avait présenté quelques modèles de sa collection automne-hiver. « Je faisais partie des six sélectionnés mondiaux, dont deux Européens » commente-t-il. « A New-York, j’ai présenté une collection d’une trentaine de pièces que j’ai dû confectionner en un mois, aidé de ma maman couturière. C’était beaucoup pour une première fois ! Un véritable challenge. » Non seulement cette première expérience lui a été enrichissante, mais en outre, il en est revenu avec une première commande pour un magasin new-yorkais.

Inspiré par le sud

Avec sa marque Asulea, Flaviano Sangiorgi crée des vêtements de luxe, mélange de streetwear et de haute couture. Il trouve son inspiration dans la nature de sa région d’origine. Son style vient de sa propre histoire. Enfant du sud de l’Italie, né dans un petit village de Sicile, il grandit sous le soleil.

Avec des grands-parents couturiers, une mère couturière et un père garagiste, tous indépendants, le virus de la couture et de l’entrepreneuriat coule dans ses veines. Même s’il ne s’en rend pas compte alors. « Enfant, j’étais entouré de machines à coudre, de patrons et d’aiguilles, la mode ne m’attirait pas. A l’époque, seul le foot m’intéressait. »
Quand ses parents se séparent, il a 14 ans et débarque en Belgique avec sa maman italienne née ici et où elle a de la famille. L’adolescent entame des études de mécanique à l’Institut Saint-Laurent. « Mon idée était alors de reprendre le garage de mon père en Sicile. Je me suis vite aperçu que ce n’était pas pour moi. »
Il se tourne ensuite vers des études de tourisme, mais ne sait quelles études supérieures entreprendre. Arrive le confinement qui avive sa veine créatrice. « Comme je m’ennuyais, j’ai commencé à coudre. Cela m’a plu. »
A 19 ans, il décide de se former à l’HelMo Mode. Trois ans de bachelier qu’il effectue en cinq, mais peu importe, le déclic se fait. « C’est là que j’ai eu l’idée de lancer ma marque Asulae. »

Avec celle-ci, il réinvente le training, inspiré par le soleil de sa terre natale. « Je trouvais très terne ce qui existait. J’ai voulu créer un training qui se porte autant à l’intérieur qu’à l’extérieur, en le rendant plus stylisé, en travaillant la coupe, les couleurs, afin de pouvoir le porter pour aller au restaurant, par exemple. »
Il sort une première collection de modèles non genrés, dans les tons pastels, qui remporte un beau succès sur les réseaux. « Le textile est plus épais, pour un beau tombé. Pour l’été, j’utilise du lin.»
Le jeune styliste entre au VentureLab en tant qu’étudiant-entrepreneur. « J’ai été aidé et soutenu dans des domaines que je ne connaissais pas, comme le plan financier, notamment. C’est important de bien s’entourer. Rencontrer d’autres jeunes entrepreneurs me plaît aussi. Je me sens comme chez moi à la Grand’Poste, elle est devenue ma deuxième maison ! Je profite aussi de l’espace coworking pour travailler à l’ordi, tandis que mon atelier couture est à la maison. »
Un premier magasin à Liège lui passe une commande. Cela l’encourage à créer une deuxième collection, puis une troisième inspirée de la Grèce antique. « Ma maman m’aide en couture, ma grand-mère réalise les fleurs au crochet pour mes collections. »

A la recherche d’investisseurs

De retour de New-York, où en est-il aujourd’hui ? « J’ai créé un site internet et je vais commencer la vente en ligne. Je sollicite aussi les magasins. Je tente de faire monter la notoriété de ma marque sur les réseaux sociaux. » Si, actuellement, le jeune homme travaille encore en personne physique, un de ses objectifs est de créer sa société. « L’un de mes objectifs actuels est de trouver des investisseurs. » Le jeune styliste voit grand. « J’aimerais développer ma marque en prêt-à-porter de luxe à la même échelle que Jacquemus, voire Dior ou Chanel. Avoir une maison reconnue dans le monde et qui rassemble l’équipe, la boutique, l’atelier, le studio et les bureaux dans un seul bâtiment, c’est mon objectif. Créer plusieurs collections par an. Me promener dans la rue et voir mes vêtements portés par des gens, c’est mon rêve ! »

Que dirait-il à un jeune entrepreneur qui souhaite, lui aussi, réaliser son rêve? « De suivre son instinct. Un matin, je me suis réveillé avec l’envie de créer une marque. ‘Est-ce faisable pour moi, ou pas, me suis-je demandé. Ce sera dur, mais c’est faisable.’ Et je me suis lancé. Je suis persuadé que c’est ma voie. »

(Photo Patrick Dutilleux)

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