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Le chantier naval namurois Batia Mosa crée un pôle de dépollution des moteurs à Liège

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Après la faillite des chantiers navals Meuse et Sambre, Erik Van Mullem, homme d’affaires tirlemontois amoureux de la Wallonie et de son fleuve, a repris l’entreprise baptisée désormais Batia Mosa. Batia signifie tout simplement bateau en dialecte namurois.

Batia Mosa est désormais actif sur deux sites : Seilles et l’Île Monsin à Liège. Ses activités : la construction et la réparation de péniches fluviales, la décarbonisation et la dépollution des moteurs. La société emploie une quarantaine de personnes. 

A l’Île Monsin dès 2024

La situation géographique de Liège est idéale pour un chantier naval dédié à la navigation fluviale, à un jet de pierre des Pays-Bas et en liaison directe avec Anvers, le Rhin et même le Danube. En outre, Liège, troisième port intérieur européen, se trouve au coeur de la région d’Europe où le trafic fluvial est le plus dense, à savoir le Nord de la France, la Belgique, les Pays-Bas et l’Allemagne.

Si la construction et la restauration des bateaux se font sur les deux sites, la dépollution des moteurs se fera à Liège. « Notre division Eco-solution » explique Arnaud Kivits, CTO Energie 2050, « sera dotée d’une unité de nettoyage des filtres adaptés aux grandes capacités. L’entretien et le nettoyage réguliers sont cruciaux pour éviter des temps d’arrêt trop longs et coûteux, et garantir le respect des réglementations environnementales. Cette unité pourra traiter en moins de 24 heures les demandes des clients, non seulement belges mais aussi français et hollandais. »

Un nouveau bâtiment est actuellement en construction et sera opérationnel dès le début de 2024. Au moyen d’un four chauffé à 630° puis par vibrations, les filtres à particules seront dépollués et tous les produits nocifs générés par les moteurs diesel seront éliminés.

150 bateaux à propulsion électrifiée en 2030

« Batia Mosa » poursuit Arnaud Kivits, « s’inscrit résolument dans le green deal de l’Union européenne qui prévoit d’atteindre le niveau zéro carbone à l’horizon 2050, avec dès 2030, une première étape à 55 % d’émissions par rapport à la situation actuelle. Pour cela, nous investissons dans la recherche afin de développer un système de propulsion le plus possible respectueux de l’environnement. Cela implique l’utilisation de moteurs électriques fournis en énergie par des batteries rechargées au moyen de générateurs GNL (gaz naturel liquéfié) ou de carburants d’origine végétale ou diesel dépollué. D’ici 2030, notre objectif est de construire 150 bateaux dont la ligne de propulsion sera électrifiée. 
Pour obtenir une électricité totalement propre, celle-ci devra être produite en suffisance par l’énergie nucléaire, solaire et éolienne ou la biomasse. Des recherches sont aussi menées en vue de l’utilisation de l’hydrogène et même de l’ammoniaque. Il faudra aussi résoudre le problème de la production et de l’utilisation des batteries. Actuellement, nous produisons plus de solutions hybrides diesel-électricité en raison du coût élevé des transformations des moteurs et le manque criant d’infrastructures capables de fournir les bateaux en énergie sur les cours d’eau. »

Heureusement, 2050, ce n’est pas demain. Cela laisse le temps aux chercheurs de trouver le moyen de produire une électricité verte à 100 %

En attendant, la construction poursuit son petit bonhomme de chemin chez Batia Mosa. Deux barges viennent d’être livrées à Londres pour naviguer sur la Tamise. Deux bateaux-écoles commandés par la Région Auvergne-Rhône-Alpes sont en cours de construction.

Que les moteurs soient classiquement diesel, hybrides ou électriques, le trafic par la voie fluviale est de toute façon plus écologique que le transport par route et devrait continuer à se développer dans le futur.

(Photo Batia Mosa)

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