Coopératives, ETA, libérées, familiales, dirigées par un tandem ou un trio, fruit d’un management by out, etc.: nous sommes partis à la rencontre d’entreprises qui ont un modèle particulier. Aujourd’hui, rencontre avec Arnaud Delvenne, chef de projet chez Cube Group à Trois-Ponts.
QUELLE EST L’ACTIVITÉ PRINCIPALE DE VOTRE ENTREPRISE ?
« Nous sommes actifs dans le secteur de la construction et le montage de scènes et d’échafaudages spécifiques. Nous proposons un large choix de scènes et fournissons l’ensemble des solutions techniques, le transport et la logistique pour tous événements, surtout pour les festivals comme Dour, les Francofolies et bien d’autres. Avec plusieurs milliers de mètres carrés de plancher résistant à de lourdes charges, nous créons des terrasses suspendues, des espaces privilégiés, quel que soit l’événement organisé en intérieur ou extérieur, festivals de musique, théâtre, manifestations sportives ou culturelles, lancements de produits, événements d’entreprises, foires et salons, mariages…»
QUEL EST VOTRE MODÈLE D’ORGANISATION ?
« Avec mon frère Alexandre et mon épouse Audrey Lodomez, nous formons un trio à la tête de l’entreprise. Nous nous sommes répartis les tâches en fonction de nos compétences respectives, des études que nous avons faites et de nos envies. En tant que chef de projet, je gère les relations avec la clientèle et m’assure du bon fonctionnement de la logistique. Alexandre, responsable technique, s’occupe de la conception et de la fabrication. Il est à la tête de l’atelier de fonderie et ferronnerie qui crée les structures. Audrey gère au quotidien les questions administratives et les ressources humaines. »
COMMENT ÊTES-VOUS ARRIVÉS À CETTE FORME D’ORGANISATION ?
« L’histoire a débuté lorsque mon frère et moi étions au collège. Un spectacle de théâtre était organisé chaque année. Chaque étudiant avait un rôle, certains étaient acteurs, d’autres, comme nous, préféraient le travail de l’ombre. Mon frère Alexandre a étudié l’informatique, et moi, la logistique. Mon frère était tellement passionné par le montage qu’il a souhaité que nous travaillions ensemble. Cette idée me plaisait et les projets aussi. Nous avons repris une petite entreprise régionale spécialisée dans ce secteur à Trois-Ponts. Lors de la crise sanitaire, comme tout le secteur de l’événementiel, nous avons connu un passage à vide. Grâce au soutien de l’entrepreneur Roger Gehlen, nous avons pu continuer. Pour rebondir, il a fallu nous réinventer. Nous avons réalisé un bar extérieur, des enseignes, des équipements de salles… Notre parc a bien grandi. Tant et si bien que nous sommes devenus l’un des leaders dans notre secteur en Wallonie. Cette réussite est le fruit de chacun d’entre nous. »
COMBIEN DE PERSONNES EMPLOYEZ-VOUS ?
« Nous sommes six équivalents temps plein. En été, pendant la période des festivals, on engage du personnel temporaire.»
QUELS SONT LES AVANTAGES DE CE MODÈLE ?
« Si les décisions se prennent ensemble, chacun possède son domaine de prédilection et la complémentarité de chacun constitue l’un des atouts majeurs de notre entreprise. »
QUELS SONT LES INCONVÉNIENTS ?
« L’inconvénient de travailler en famille, c’est qu’on a tendance à parler encore boulot le soir à la maison. Ce que les enfants peuvent d’ailleurs nous reprocher de temps en temps.»
COMMENT RÉAGISSENT LES FOURNISSEURS, LES CLIENTS ?
« Cela ne change rien dans nos relations car chacun d’entre nous a ses contacts, ses habitudes. »
EST-CE REPRODUCTIBLE DANS D’AUTRES ENTREPRISES ET AURIEZ-VOUS UN CONSEIL À DONNER ?
« Oui, certainement, d’autres peuvent en faire autant. Mon conseil serait de bien séparer vie professionnelle et vie privée, et de ne pas parler boulot le soir en famille. »
(Photo Cube Group)
