Le laboratoire GeoScITY de l’ULiège vient d’achever le projet SEM 3D, un modèle de génération d’images 3D urbaines appliqué au quartier d’Outremeuse à Liège. La combinaison d’images aériennes et de traitements par l’Intelligence Artificielle permet d’automatiser la visualisation de l’évolution d’objets urbains : des zones arborées, des constructions, des voiries, etc. Ce « jumeau numérique » urbain, intégré au SIG (Système d’Information Géographique) de la Ville de Liège, est en voie de généralisation à l’ensemble du territoire liégeois. Il constitue une approche innovante de la gestion et de la planification urbaine. Il permettra par exemple à la Ville de Liège de monitorer l’arborisation dans le cadre de son plan Canopée.
Le projet SEM 3D a pour objectif d’extraire des objets du tissu urbain en utilisant les méthodes d’intelligence artificielle à partir des nouvelles données LIDAR aéroportées de la Région wallonne et des photos aériennes correspondantes. Le projet initial, développé sous la forme d’un proof of concept par l’ULiège avec la Ville de Liège et IA Digital Wallonia, a permis de démontrer la pertinence de la méthode, appliquée au quartier d’Outremeuse. Les résultats de la segmentation des objets urbains ont fourni une information géographique riche avec un niveau de détails très élevé comprenant les infrastructures et réseaux de transports, les zones arborées, les bâtiments, etc.
L’intégration réussie de ces résultats dans le SIG de la Ville de Liège et la possibilité d’intégrer automatiquement de nouvelles données ouvrent la voie à de nombreuses perspectives d’exploitation pour la gestion intelligente de l’ensemble du territoire communal. Cet outil open-source reposant sur des méthodes standardisées va faciliter une planification urbaine efficace.
Espaces publics et privés
La Ville de Liège va utiliser l’outil dans le cadre de son plan climat et plus spécifiquement de son plan Canopée d’adaptation du territoire aux risques du changement climatique. Il va permettre de monitorer de manière automatique l’arborisation (taux de Canopée) des quartiers dans le temps et ainsi évaluer et adapter la politique mise en place.
Pour rappel, le plan Canopée a pour objectif de planter 24 000 arbres complémentaire à Liège pour lutter contre les îlots de chaleurs. Si un tiers de l’arborisation concerne l’espace publique où la Ville peut maîtriser l’évolution, deux tiers de l’effort concerne l’espace privé. C’est pourquoi une approche aérienne et spatiale traduite en termes de cartographie automatisée, permettant une analyse et un monitoring, est essentielle.
(Photo ULiège)