‘Ces entreprises qui font vivre le sport’. Euro de football, JO, Paralympics… : 2024 est une année sportive. L’opportunité de lever le voile sur des entreprises qui, de près ou de loin, touchent au sport. Durant cet été, nous vous convions à des découvertes tout à fait inattendues et incroyablement variées…
Aujourd’hui, rencontre avec Lionel Van Eldom, fondateur de Can-Guru à Malmedy.
Quelle est votre activité ?
«La fabrication de sacs dédiés aux sportifs, marcheurs, coureurs ou vététistes. En plus de pouvoir y mettre les objets habituels à ce type d’activité sportive, ces sacs sont dotés d’une poche pour y amasser des déchets. Fabriqués par une entreprise de travail adapté, ils sont réalisés à partir de matériaux up-cyclés qui auraient dû, sinon, être jetés (par exemple, des impressions ratées sur des bâches). Nous récupérons ces matières pour créer nos sacs.»
Comment en êtes-vous arrivé à travailler dans le secteur sportif ?
«Sportif moi-même, cela faisait des années qu’en pratiquant mon activité, je ramassais des déchets. Je me suis rendu compte qu’il y en avait de plus en plus. En 2016, l’idée m’est alors venue qu’un accessoire qui permettrait de faciliter le ramassage des déchets serait utile. J‘ai soumis mon concept à l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique au travers du concours «1001 idées pour sauver la biodiversité», et j’en ai été lauréat. Cela m’a donné plus de facilité dans la recherche de partenaires. Deux designers se sont impliqués dans le projet. Pour le prototypage, je me suis fait aider par d’autres partenaires, des amis… Cela aurait été dommage de faire fabriquer cet accessoire en Chine ou ailleurs. Le but était d’avoir une implication totale et un bilan carbone très faible. Pour la livraison, on travaille avec le service postal, les sacs étant très légers et livrables dans des boîtes aux lettres ou des points-relais.»
Quelles sont vos références ?
«La Province de Liège est vite devenue partenaire engagé dans le maintien d’un environnement propre. J’ai également reçu des aides de la SPI, d’Innovatech et de l’Awex dans le cheminement du produit.»
Qui achète vos sacs ?
«Ces sacs, de différents modèles, sont achetés par des organisations ou des entreprises. D’autres sacs sont utilisés lors d’activités sportives combinant le ramassage de déchets comme les Fagnes Wash que nous organisons chaque année en mars. Je les vends en B2B2C. Des entreprises m’achètent leurs sacs personnalisés avec leurs logos et je les fais réaliser avec des matières récupérées. Par exemple, pour la Province de Liège, on a créé des sacs avec des bâches publicitaires aux couleurs de la Province. Ces clients, du secteur public ou privé, achètent ou sponsorisent des équipes de coureurs ou de marcheurs pour des actions de nettoyage des déchets, comme «Wallonie Plus Propre», des marches Adeps, des communes… Et ils proposent gratuitement ces sacs à des groupes de coureurs.»
Tirez-vous une satisfaction particulière de fournir ce type de produit ?
«Oui, évidemment. Je considère cette activité comme de l’entrepreneuriat récréatif. Je ne voulais pas que le côté financier soit la première valeur, mais bien toucher un maximum de personnes, avec une distribution en accord avec ces valeurs.»
Avez-vous des relations privilégiées avec vos clients ?
«Oui, bien sûr. Le but, c’est le chemin emprunté. Toutes les rencontres que j’ai faites grâce à ce concept sont très enrichissantes. C’est une satisfaction personnelle importante dans mon cheminement personnel.»
Quel regard portez-vous sur les Jeux Olympiques ?
«Pour moi, ces méga-organisations sont de plus en plus tournées vers les finances et perdent leur âme. Je me rapproche de plus en plus d’organisations à taille humaine, avec une philosophie différente.»
(Photo Can-Guru)