C’est dans le Fiacre complètement remis à neuf que Jean-Michel Javaux et Gaëtan Servais ont présenté mercredi le résultat financier 2023-2024 de Noshaq. Le président et le CEO étaient évidemment ravis de faire découvrir cet édifice situé entre les places Saint-Denis et Saint-Etienne à Liège. Voilà donc une pièce supplémentaire au puzzle du district créatif liégeois esquissé progressivement par l’invest.
L’exercice 2023 s’est soldé par 156 décisions d’investissement pour un montant de 173 millions d’euros (112 en capital), soit une augmentation par rapport aux dernières années. Le portefeuille compte désormais 473 sociétés qui, selon les estimations, procure en province de Liège environ 30.000 emplois directs et indirects.
Le résultat 2023-2024 est principalement impacté par les dossiers Mithra, Imcyse et Hyloris. Noshaq prévoit ainsi des réductions de valeurs de l’ordre de 25 millions d’euros pour ces dossiers au cours de l’exercice. Ces contreperformances sont temporisées par l’activité du groupe dont le bénéfice avoisinerait autrement les 10 millions d’euros. Cette année plus délicate en terme de résultat est atténuée par un montant record de fonds propres : 190 millions d’euros.
Signes avant-coureurs positifs
La santé de Noshaq reflète d’une certaine manière l’état de l’économie liégeoise. « Nos PME ont connu des exercices compliqués » observe Gaëtan Servais. « Après les années covid, elles ont souffert des éléments conjoncturels (indexation des salaires, Ukraine, énergie) mais aussi de la hausse des taux d’intérêt qui a rendu plus compliqués les financements. Nous avons dû soutenir des entreprises en difficulté uniquement en raison de ces éléments conjoncturels. Mais depuis le début de 2024, je perçois des signes avant-coureurs d’une reprise pour les entreprises. »
Au-delà des gros sinistres évoqués (Gaëtan Servais précisant au passage qu’au final, « Noshaq a récupéré les 23 millions d’euros investis en 20 ans dans Mithra »), le secteur biotech a connu un ralentissement, mais la tendance reste bonne. C’est un secteur stratégique pour Noshaq et pour la région liégeoise et même wallonne. En dix ans, un véritable écosystème a été créé, offrant aux entreprises un package complet : immobilier adapté à la pointe, environnement académique et hospitalier, recherche, financement, mise à disposition de talents, aides wallonnes et fédérales pour les chercheurs,… La recette fonctionne puisqu’après moins de 2 ans, le Legia Park est déjà occupé à 80 %, attirant une trentaine d’entreprises parmi lesquelles des flamandes et des étrangères. La commercialisation du 2e bâtiment débute tandis qu’au Sart Tilman, le GIGA Park n’attend plus que le feu vert de l’Université pour déposer la demande de permis pour un nouveau bâtiment de 14.300 m² à côté du CHU.
Le développement immobilier s’inscrit dans la stratégie de Noshaq. « L’appui aux écosystèmes et la réhabilitation des quartiers ont pris une place importante dans nos activités » souligne Jean-Michel Javaux. « Au-delà de Liège, nous avons aussi des projets à Verviers, à Huy et dans d’autres endroits de la province. »
En phase avec la DPR
Et que pense-t-on à l’Hôtel de Copis de la Déclaration de Politique Régionale (DPR) du gouvernement wallon ?
« Elle nous renforce dans la stratégie que nous avons établie » s’exclame Gaëtan Servais. « Nous sommes parfaitement alignés. Nous avons aussi reçu une marque de confiance du gouvernement wallon qui a récemment validé les changements d’administrateurs publics : notre conseil d’administration est en ordre de marche jusqu’en 2028. »
Précisément, Christine Defraigne (MR) remplace Fabian Culot (empêché car chef de cabinet du nouveau ministre wallon de l’économie Pierre-Yves Jeholet), Jérôme Hardy (Les Engagés) succède à Anne Jacob (Ecolo). Ajoutons par ailleurs que Valérie Saretto (Secrétaire générale d’UCM Liège) devient vice-présidente de Noshaq, aux côtés de Jean-Michel Javaux, reconduit à la présidence.
Et quid de l’idée d’une fusion des invests évoquée par le nouveau gouvernement ? « On est tranquille ; nous sommes seuls en province de Liège et nous sommes le plus grand des invests. » souligne le CEO. Et son président d’ajouter : « Fusionner tous les invests ? Cela deviendrait alors Wallonie Entreprendre… »
