Simple ambition esthétique ou moteur de créativité et d’innovation, ou encore vecteur de croissance : le design se répand dans le monde économique. La preuve avec une galerie de portraits éclairants sur la multitude de facettes déclinées au sein des entreprises. Une sélection effectuée en collaboration avec Wallonie Design. Aujourd’hui, rencontre avec Sébastien Michel, ancien administrateur délégué de Serel, actuel directeur commercial de CE+T Power.
Quelle est l’activité de Serel ?
« Serel conçoit, fabrique et commercialise des systèmes électroniques à rayons X qui permettent le contrôle, la régulation et la gestion de la production de l’industrie textile non tissé. L’entreprise fait partie du groupe CE+T Power. »
Qu’est-ce qui vous a motivé à faire appel à des designers quand vous avez repris Serel ?
« Quand j’ai repris Serel avec CE+T, j’ai voulu faire évoluer la communication. A l’époque, il n’y en avait pas alors que nous avons un produit unique, sans concurrent, utilisé sur les cinq continents. Il y a un savoir-faire et un produit extraordinaires, mais pas du tout mis en avant. Il fallait que la présentation soit au niveau de la qualité, de la technicité des produits eux-mêmes. Jusque-là, Serel était perçu comme le sous-traitant d’un sous-traitant. Nous voulions une image qui corresponde à notre ambition d’être une entreprise moderne et innovante. Un nouveau site web était indispensable pour présenter nos produits de manière plus cohérente. »
Avez-vous fait appel à des designers externes ou avez-vous développé cette compétence en interne ?
« Tout a été fait en externe. Nous avons fait appel à l’agence de design digital Epic Agency. »
Quels challenges avez-vous rencontrés dans cette collaboration ?
« Le plus compliqué a été de leur expliquer ce qu’on faisait pour qu’ils puissent réaliser leur travail. Serel est sur un marché de niche, une application très spécifique. Le défi pour Epic a été de travailler un produit industriel qui, par nature, n’est pas visuellement parlant. Pour le relever, ils ont travaillé sur l’environnement du produit. »
Pourriez-vous donner un exemple concret où cette nouvelle identité a fait la différence ?
« Depuis ce travail de fond, Serel peut se montrer sous son vrai jour, un maillon de la chaîne de production des lignes textiles. Grâce à cette nouvelle image, nous avons pu participer à des foires, ce que l’entreprise ne faisait jamais avant que nous la reprenions, et desquelles on a eu pas mal de retours positifs. »
Comment le design a-t-il influencé vos processus internes ?
« Il y a eu un nouveau dynamisme. Il a permis de mobiliser pas mal l’équipe. Ainsi, une personne était partie car elle ne voyait pas d’avenir dans cette société. Suite à la nouvelle image et aux nouvelles actions entreprises, elle est revenue ! »
La nouvelle image a-t-elle attiré de nouveaux clients ?
« Oui, nous avons pu signer avec d’autres constructeurs et entamer de nouvelles collaborations. Sans pour autant pouvoir dire que c’est uniquement grâce à cette nouvelle image, mais elle y a contribué, c’est évident. »
Avez-vous observé un retour sur investissement ?
« Oui, grâce à ces nouveaux clients. Et puis, il y a eu l’effet Covid, on a doublé le chiffre d’affaires durant ces années. C’est difficile de quantifier, mais on a beaucoup plus de clients et de partenaires. Grâce au nouveau site et à la nouvelle communication, on a eu pas mal de demandes qui sont arrivées via le site, ce qui n’était pas le cas auparavant. Ce changement d’image en est un des facteurs importants. Cela fait partie de toute une démarche. Je suis sûr que si on n’avait pas fait ce travail de communication, cela aurait moins fonctionné. »
Pensez-vous encore recourir au design pour vos prochains projets chez CE+T Power ?
« Sans aucun doute. Je suis un convaincu ! On peut avoir les meilleurs produits du monde, s’ils sont mal mis en avant, on n’y arrivera pas. »