Christian Closset (Automation & Robotics) : leader mondial, en toute discrétion…

Dès le premier contact, Christian Closset affiche un tempérament amical et chaleureux. Une évidente convivialité qui n’enfreint en rien une solide détermination. Payante, cette opiniâtreté a permis à cet ingénieur dolhaintois de hisser sa société au rang de n°1 mondial dans un secteur de niche : celui du contrôle des verres ophtalmiques…

 BIO EXPRESS

• Né le 18 mars 1954, à Dolhain
• 1972 : entame des études d’ingénieur industriel à l’Institut Polytechnique de Liège
• 1976 : accompagné de son épouse, prend un bateau pour le Brésil où il rejoint la société TELMEC
• 1978 : rejoint les rangs de Volkswagen do Brasil
• 1983 : crée la société Automation & Robotics aux côtés de Michel Montulet
• 1990 : installe son entreprise au sein du parc industriel de Lambermont
• 2004 : crée une filiale aux Etats-Unis. Elle sera suivie de 3 autres à travers le monde
• Marié, père d’une fille née au Brésil
• Ancien amateur de tennis, il s’est aujourd’hui tourné vers le ping-pong

« Je n’ai jamais eu de plan de carrière », débute Christian Closset. Une certaine spontanéité dont témoignent  les premiers pas de cet entrepreneur dans la vie professionnelle. « Mon diplôme d’ingénieur en poche, j’ai pris un bateau pour le Brésil. Un départ pour l’autre bout du monde où je ne disposais pourtant d’aucune perspective professionnelle. J’ai rapidement trouvé un emploi dans le domaine des installations électriques, au sein de la société française Telmec, basée à Sao Paulo. J’y ai travaillé 18 mois avant de jeter mes valises à Salvador, pays pour lequel j’avais eu un véritable coup de cœur. Lorsque mes finances se sont asséchées, je suis retourné à Sao Paulo où j’ai été recruté par Volkaswagen.» 

Cette parenthèse sud-américaine durera au final 5 ans. «De retour en Belgique, j’ai suivi une formation en robotique. Mon escapade brésilienne m’avait, toutefois, donné envie de me lancer dans l’entrepreneuriat. Un souhait que j’ai concrétisé, en 1983, en créant Automation & Robotics aux côtés d’un autre ingénieur rencontré lors de ma formation, Michel Montulet.»

Installée dans la propriété louée par Christian Closset, la jeune société se tourne, dans un premier temps, vers la conception de machines d’emballage automatique. « Très vite, nous avons dévié vers des instruments capables de contrôler la qualité des produits à emballer. Déjà, nous touchions alors au domaine de la vision artificielle.» C’est finalement une commande passée par la société Buchmann (Kapellen) qui va permettre à Automation & Robotics de trouver sa voie véritable. «Active dans la fabrication de verres de lunettes, cette firme nous a demandé de concevoir une machine grâce à laquelle elle pourrait contrôler, mesurer et emballer des verres. Une première commande qui en a très rapidement appelé d’autres.»  

Au sein de ce secteur de niche, Automation et Robotics va gravir les échelons pour devenir LA référence mondiale, connue et reconnue par tous les acteurs de l’optique ophtalmique. Un positionnement qui n’a jamais grisé Christian Closset. «Je n’ai, à aucun moment, voulu brûler les étapes, préférant assurer à l’entreprise une croissance constante et maitrisée.» Une politique payante même si certains exercices furent moins florissants que d’autres. « Nous n’avons pas échappé à certaines périodes creuses. En 2003, notamment, année où mon associé et moi nous sommes par ailleurs séparés. Mais avec le temps, j’ai appris à relativiser et faire le dos rond.»

A l’heure actuelle et pour les années à venir, le ciel s’annonce dégagé au-dessus d’Automation & Robotics. « Le secteur amorce un véritable virage technologique ». Un tournant bien engagé par la société verviétoise qui vire déjà loin devant ses concurrents. «Pour continuer à performer, nous devons conserver l’avance technologique qui est la nôtre. Sur notre site de Lambermont, pas moins de 15 collaborateurs se consacrent entièrement à la R&D. Il n’y a pas de secret… »

Entre deux éclats de rire, Christian Closset souligne à qui veut l’entendre qu’il n’est pas prêt de raccrocher les gangs. « Et pourquoi donc ? A 62 ans, je m’amuse toujours autant ! »

COUP DE GENIE
«La meilleure décision que j’ai prise est assurément d’avoir positionné Automation & Robotics sur le terrain de l’industrie ophtalmique. Plus qu’un coup de génie, il s’agit d’un véritable coup de chance. A l’époque, les acteurs du secteur concevaient eux-mêmes les équipements grâce auxquels ils contrôlaient la qualité de leurs verres. En concevant des machines pour ces firmes, nous nous sommes imprégnés de l’expérience de chacune d’entre elles. En quelques années, nous avons ainsi affiché une expertise bien plus grande que nos clients en matière de contrôle de verres ophtalmiques. Nous avons pris possession d’un secteur de niche dans lequel aucune société ne nous a encore rattrapés.»

COUP DE CŒUR
«Je voudrais dédier ce coup de cœur à deux collaborateurs de la première heure. Helmut Ahn, tout d’abord, qui depuis une trentaine d’années occupe le poste de Directeur marketing au sein de la boite. Evoluant sur un petit segment de marché, nous avons très vite dû nous tourner vers l’export pour nous développer. Helmut nous a permis d’attaquer le marché allemand en un temps record. Grâce à son travail, nous sommes aujourd’hui présents dans tous les pays où y a des fabricants de lunettes. Je voudrais également mettre en lumière Christian Laurent, Directeur de la Recherche et du Développement.  Il évolue au sein de l’entreprise depuis la fin des années 80. De longues années de collaboration au cours desquelles nous nous sommes toujours parfaitement entendus.»

DU TAC AU TAC

• Quelle est votre plus grande qualité ?
  Les gens qui me côtoient ont coutume de dire que je suis convivial.
• Votre plus gros défaut ?
  J’ai un côté paresseux (rires). J’ai tendance à indéfiniment reporter les choses que je n’aime pas faire.
• Une devise ?
  Je n’ai pas véritablement de devise. En revanche, je ponctue souvent mes phrases de l’expression « À la bonne heure.» Enfant, je l’entendais régulièrement dans la bouche de l’un de mes voisins. Elle m’est restée…
• Si c’était à refaire…
  D’un point de vue professionnel, je ne changerais rien. Sans doute ai-je commis ci-et-là l’une ou l’autre erreur, mais rien de fondamental. D’un point de vue privé, je prendrais peut-être le temps d’apprendre la musique. Cela m’aurait plu, par exemple, de savoir jouer de la trompette (rires).

Automation & Robotics : Parc industriel de Lambermont – Rue des Ormes n°111 à 4800 Verviers  –  Tel : 087/32.23.23 –  www.ar.be