Chez les scouts, son totem était « chaton », pour souligner son côté jouette. Dans sa famille, son père, sa mère et son frère travaillent dans l’enseignement.
Nicolas Opdebeeck a allié ces 2 ingrédients en un cocktail détonant : il est devenu instituteur pendant près de 20 ans, mais a fini par ne plus enseigner qu’au départ des jeux de société…
« J’ai toujours beaucoup joué, aux jeux de société, aux jeux vidéo et j’ai fini par acquérir une excellente maitrise de leurs rouages, de leurs subtilités, raconte-t-il. Dans une école de Charleroi, j’ai pu partager cette passion avec des élèves. Je travaillais avec des demi-groupes et, en concertation avec leurs professeurs, je venais renforcer tel ou tel point du programme via le jeu. Par le biais ludique, l’apprentissage est plus aisé, moins contraignant et sans pression d’échec. Quand on se trompe, on recommence et on s’amuse à nouveau tout en se perfectionnant… »
Aujourd’hui, si Nicolas a déserté les couloirs d’écoles, c’est pour se consacrer entièrement à un projet tout aussi exaltant qu’insolite.
Il a ainsi ouvert son bar à jeux à Genappe regorgeant de « trésors », en plein centre-ville.
L’endroit est accessible le jeudi soir (de 18h à 23h30), rassemblant des joueurs aguerris partageant de longues parties de jeu où la réflexion est centrale. « On y assiste à de vraies batailles de neurones », sourit Nicolas qui les anime. « Souvent, les tables sont prises par des « fidèles », revenant de semaine en semaine, devenant des amis au fur et à mesure du temps. Il vaut mieux réserver », conseille-t-il.
Le vendredi, le public du « Ludi-pub », le nom de ce bar à jeux, est plus éclectique. « On passe alors en mode plus familial, avec des jeux comme « Altered », des jeux de cartes à collectionner,… En règle générale, les jeux qui sortent sont réservés à un public de 8-10 ans minimum… », précise l’instituteur (ndlr : pour participer il est également préférable de réserver).
« Je pense que je dois connaitre les règles de quelque 1500 jeux de société… » (Nicolas Opdebeeck)
Complémentarité
Des boissons de qualité, locales pour la plupart, sont proposées aux participants lors de ces joutes endiablées, d’autant que la compagne de Nicolas, avec ses services traiteur et biscuiterie (ndlr : enseigne « bisc’oui ! ») prône le local et le bio. « Ma zone de génie, c’est le jeu et, de son côté, Cynthia n’a pas son pareil pour mitonner des petits plats, de bons biscuits et… connecter naturellement les gens entre eux. D’ailleurs, elle organise des ateliers « love & cookie » ou « networking cookie » par exemple », précise l’animateur qui note la complémentarité éventuelle de leurs activités.
« A la demande, il est possible de combiner atelier vin ou atelier cookies le matin et séance de jeux l’après-midi… » (Nicolas Opdebeeck-Ludi Pub)
Pour les entreprises aussi !
Récemment, la presse relayait que les employés d’Easi, société informatique bien connue, adoraient consacrer leur pause de midi à des parties de jeux de société. Cela n’étonne guère Nicolas… « Oui, en entreprise, leurs atouts sont incontestables, d’abord pour s’amuser un peu, se vider la tête, et pour créer des liens entre les collaborateurs ». D’ailleurs, le fondateur du Ludi-pub cible aussi les entreprises à qui il suggère des teambuildings amusants et enrichissants ou d’autres types d’événements, apportant une dimension supplémentaire en sa qualité de conseiller-animateur des séances.
« Je vais toujours creuser avec mes interlocuteurs ce qu’ils recherchent via le jeu de société. Il faut que je connaisse un minimum l’entreprise et surtout ses besoins afin d’opter pour le jeu qui développe les dimensions attendues, même si, à la base, il n’a pas été initialement conçu à cette fin ».
« Je peux privatiser mon espace où aller en entreprise pour les séances de jeux ».
Une simple boite de jeu de société, en matière de développement de soft skills, apporte, selon les cas : confiance en soi, leadership, réflexion, concentration, collaboration, compréhension, bienveillance, communication, compétition, prise de décision, écoute… Et la liste est non exhaustive.
Après avoir opté pour « le bon jeu pour la bonne entreprise » à l’issue de son briefing, Nicolas intervient ensuite en qualité d’animateur lors des séances ; l’explication des règles est parfois très courte et tous peuvent alors rapidement se lancer dans la partie.
Le papa de Nina, 8 ans, conclut : « Je ne vends pas une séance de jeux de société, mais de bons moments passés entre collègues. Le jeu est un artefact qui ne prend vie que si les personnes « jouent vraiment le jeu ». C’est l’émulsion qui sera créée, avec la participation des joueurs, et dans l’optique de ce qu’on veut en faire qui permettra de donner vie à une partie »…
LUDI-PUB – Rue de Charleroi, 15 à 1470 Genappe – 0493 10 18 10